Seul en scène écrit et interprété par Gérald Dahan
Présentation : Si Hollande avait promis le changement dès maintenant, c’était surtout du flan.Le combat vient de commencer, or les Français s’’en moquent et Gérald Dahan aussi… Mais… sur scène !Car pour Gérald, quand les politiques prennent la place des comiques, les comiques se doivent de les remettre en place.Venez découvrir les canulars non censurés de l’imitateur et réécouter les grands standards de la chanson française, imités pour vous « à la carte »…
Mon avis : Après avoir rôdé son nouveau spectacle, Canulars sur scène à Avignon cet été, Gérald Dahan le présente pour quelques dates au théâtre de Dix Heures avant d’investir une grande salle parisienne début 2015.Pour sa première soirée du côté de Pigalle, l’imitateur-humoriste était tout ému de revenir sur les planches de ce théâtre qui l’avait vu faire ses débuts dans la capitale à l’âge de 18 ans sous le haut patronage de Philippe Bouvard. Mais passé le cap de l’attendrissement, l’artiste a vite retrouvé son aisance et son mordant (vingt-trois années de métier, ça se voit) pour enfourcher gaillardement son cheval de bataille : la politique. C’est avec une parodie des Murs de poussière de Francis Cabrel évoquant la vie sentimentale de François Hollande qu’il attaque son show. Ensuite, grâce à une actualité foisonnante et riche en péripéties croquignolesques (du nanan pour un humoriste), il enchaîne commentaires et réflexions avec les voix de Patrick Timsit, Pierre Palmade, Edouard Baer avant d’aborder le thème de son spectacle, le canular téléphonique.
Il se livre alors à un véritable numéro de haute voltige en assurant en direct la reproduction d’un canular dont fut victime Olivier Falorni le 1er avril 2014 à la veille de l’annonce du Gouvernement Manuel Valls. Empruntant la voix du nouveau Premier ministre, Gérald Dahan jongle avec les réponses enregistrées du député de Charente Maritime. C’est d’une précision millimétrique. D’autant que la conversation, particulièrement édifiante, nous apporte beaucoup d’informations sur ce qu’est le monde politique vu de l’intérieur.
Ensuite, Gérald Dahan, chaussant les ray-ban et gigotant des épaules, se réincarne en Nicolas Sarkozy, un personnage qu’il maîtrise à la perfection. Sans prononcer un seul mot durant deux minutes, uniquement avec des mimiques et une gestuelle caricaturales, il fait crouler la salle de rire… Et il n’en reste pas là. Opérant dans l’ordre chronologique, il endosse aussitôt le costume de François Hollande. Là aussi, le mimétisme est confondant. L’idée de les faire se succéder ainsi est très efficace car elle permet de comparer les deux styles et les deux mentalités.
Enfin, sans aucune baisse de régime, il revient à ses voix et à ses personnages de prédilection : Julien Clerc, Johnny Hallyday, Fabrice Luchini, pour terminer avec un florilège de chansons (Gainsbourg, Nougaro, Montand…) grâce auquel il nous prouve, si besoin était, qu’il est un sacrément bon chanteur.
Avec Canulars sur scène, Gérald Dahan nous propose un spectacle haut en couleurs, varié, vif et rythmé, corrosif à souhait et, aussi, extrêmement bien écrit.