Marie se réveille dans un laboratoire, le corps recouvert de cicatrices. À son chevet se tient Victor Frank, le médecin qui l'a miraculeusement sauvée... Serait-ce une version moderne du roman de Mary Shelley (Frankenstein) ? J'y ai cru, et puis la suite a su agréablement me surprendre.
Marie cherche à mener une existence normale, mais ignore tout de son passé. Elle fait aussi souvent des crises, avec vertiges et visions morbides. Forcément elle passe pour un phénomène de foire et est rejetée par ses camarades. Seul Liam, le champion de natation, est intrigué par son mystère et n'écoute pas les cancans.
Le démarrage est assez long, avec une exécution très lente, très froide, façon narration chirurgicale, mais qui colle parfaitement à l'esprit du livre, donc ce n'est pas gênant non plus. Au contraire, ce sont davantage les bisbilles entre filles et toutes les considérations adolescentes qu'il faut se farcir qui posent problème.
Le dénouement de l'histoire offre heureusement une perspective d'intrigue plus tordue, plus politique, plus sombre et plus percutante. On se focalise aussi sur ce que représente Marie en tant que « création ». Et là, c'est vraiment bien, l'auteur cogne dur et fort, le rendu n'en est que plus prometteur ! Chapeau aussi pour la couverture franchement saisissante !
Seuil jeunesse, septembre 2014