Si Panini avait déjà sorti deux albums souples contenant les huit premiers épisodes de cette saga composée de cinquante numéros, publiés chez Vertigo entre 2008 et 2012, Urban Comics a la bonne idée de publier l’intégralité de cette œuvre d’envergure en seulement trois volumes. En choisissant de regrouper les récits par zone géographique et en respectant l’ordre chronologique, l’éditeur chamboule totalement l’ordre de parution original. Ce deuxième tome entièrement consacré à l’Islande débute donc en 760 pour se terminer en 1260 et se termine par l’épisode #50. Si cette deuxième brique reprend les numéros #20, #29, #35-36 et #42-50, les deux autres tomes s’attaquent respectivement aux contrées anglo-saxonnes et aux aventures se déroulant sur les terres Européennes. Ce tome qui regroupe les récits islandais de la saga est ainsi composé de quatre arcs principaux :
I. Sur Aucune Carte : invite à suivre Dag et son équipage, qui finissent par découvrir une terre qui leur fait tout d’abord penser au domaine des dieux. Cette mise en bouche d’un seul épisode, dessiné par Fiona Staples (lisez Saga !), se révèle finalement assez anecdotique, mais permet de nous raconter la découverte de l’Islande par le premier marin du nord.
II. Sven L’immortel : permet de retrouver le redoutable guerrier croisé lors du tome précédent. Si Sven a pris quelques années et semble être devenu un bon père de famille, il n’a cependant rien perdu de son art de combattre et sa légende demeure intacte. Ce récit dessiné par Davide Gianfelice et mettant en scène une bande de guerriers en quête de gloire, permet surtout de découvrir une autre facette du personnage de Sven des Orcades.
III. La Jeune Fille dans la Glace : invite à suivre la destinée d’un autre vieil homme, qui vit en ermite en Islande. Si celui-ci tente de rester en dehors des conflits qui déchirent les différents clans de la région, la découverte du corps d’une jeune fille, parfaitement conservé sous la glace, va toutefois bouleversé sa vie. Ce récit en deux épisodes, dessinés par Becky Cloonan, qui invite à suivre la solitude d’un homme au milieu d’un environnement rude, est moins porté sur l’action et la violence, mais multiplie les scènes muettes, presque contemplatives, laissant ainsi la place aux sentiments du vieil homme… et à l’injustice.
IV. La Trilogie Islandaise : constitue le plat de résistance de ce deuxième volet. Cette histoire en neuf épisodes, illustrés par Paul Azaceta, Declan Shalvey et Danijel Zezelj, invite à suivre la lutte de pouvoir entre les Belgarsson et les Hauksson au fil des générations, de 871 à 1260. Cette histoire d’honneur et de vengeance familiale livre non seulement des personnages intéressants, mais permet également de suivre l’évolution de l’Islande, des premiers colons jusqu’à la christianisation.
En se basant sur un contexte historique d’une grande richesse, Brian Wood parvient à donner vie à une galerie de personnages hauts en couleurs, qui permettent de rendre hommage aux guerriers scandinaves et à leurs traditions, tout en proposant des angles de vue différents. Si les artistes qui se succèdent au dessin ont tous un style assez différent , ils contribuent néanmoins tous à restituer l’austérité et la rudesse de ces terres islandaises. Notons également la présence des superbes couvertures de Massimo Carnevale.
Encore un excellent tome, que vous pouvez retrouver dans mon Top de l’année !
Ils en parlent également : Dionysos