Le reste du magazine est consacré à deux arcs narratifs qui débutent. Celui de X-Men (#10) est en fait le prolongement naturel de ce qui vient de se passer les mois précédents. L'équipe féminine des mutants est confrontée à une nouvelle sororité composée de Lady Deathstrike, Amora (pas la moutarde, l'asgardienne) et Typhoïde Mary (que fait-elle là celle ci?). En fait, c'est la soeur de John Sublime, une bactérie intelligente et déviante du nom de Arkea, qui mène les danses. Une course poursuite qui se laisse lire mais ne déchaîne pas les foules non plus. Brian Wood ne fait pas un mauvais travail sur ce titre X, mais on sent tout de même que l'inspiration des grands soirs, ce n'est pas ici que vous la trouverez. La démultiplication de certaines séries en nombreux avatars ne fait pas de bien aux comics, qui finissent par sombrer dans la banalité ou les effets de manche. Amazing, All-New, Uncanny, X-Men tout court... Franchement, pléthore d'appellatifs pour un tel résultat, est-ce productif?
Autre début, celui de Richard Isanove sur Savage Wolverine. Quand on a entre les mains un mutant qui est sur la brèche depuis plus d'un siècle, on peut donc imaginer des récits se rattachant à toutes les époques possibles. Ici, l'action se déroule à la fin de la période de la prohibition, en 1933, dans l'Ontario. Une sorte de Wolverine Noir, plutôt bien dessiné, où Logan trouve refuge chez un de ses amis, et sa petite famille. Celui-ci a fort à faire avec la mafia qui contrôle le trafic et la production de spiritueux, et comme il n'est pas du genre à se coucher, le drame pointe vite le bout de son nez. Certes, quand on implique Wolverine dans ce genre d'affaire, la vengeance est au bout du snikt. C'est simple, linéaire, sans effets spéciaux, mais agréable et solide. J'ai bien aimé l'ambiance, et la suite est attendue. X-Men Universe est un mensuel qui ne se porte pas si mal, avec un sommaire assez équilibré désormais, mais une vraie série X avec de vrais enjeux n'aurait pas été de refus!Magazine Bd
Il y a un numéro un qui trône sur la couverture toute brillante signée Alex Ross, mais c'est bien entendu le numéro 16 de X-Men Universe qui nous occupe aujourd'hui. L'opération All-New Marvel Now! commence ce mois-ci pour le mensuel bis des mutants, avec l'apparition au sommaire de trois nouvelles séries. Tout d'abord, Facteur X. Enième nouvelle version de l'équipe, scénarisée par Peter David, truculent et habitué du titre, et dessinée par Carmine Di Giandomenico, dont le trait colle bien au ton décalé de ces vingt pages initiales. Facteur X, pour le moment, opère en comité restreint, avec Polaris (horrible nouveau costume, on dirait une barbotteuse en latex) Quicksilver et Gambit. Tous les trois sont recrutés par une société spécialisée dans l'aide à autrui, conduite par un philanthrope éclairé, qui doit probablement cacher bien des secrets. Serval Industries, c'est son nom, est pour nous lecteurs français un écho évident à l'ancien nom de Wolverine dans nos contrées. Humour et dialogues mordants, les débuts sont fort sympathiques. Ensuite, parlons du Magneto de Cullen Bunn et Gabriel Hernandez Walta. J'aime beaucoup ce dernier, qui dessine à la manière d'un Romita Junior plus appliqué et moins abstrait. Magneto qui reprend du poil de la bête, retrouve un usage correct de ses pouvoirs, et en profite pour traquer un ancien activiste anti mutant, avec des méthodes expéditives et peu regardantes que les X-Men ne cautionneraient probablement pas. L'ensemble est efficace, et il était temps de rendre au personnage cette aura et ce charisme qui en font l'électron libre le plus fascinant de l'univers mutant. Pour conclure les nouveautés, Nightcrawler est également au sommaire. Chris Claremont s'est singulièrement banalisé avec le temps, et son style d'écriture n'est clairement plus en phase avec ce qui se fait en ce moment. Là encore il livre une trame assez banale, entre les scènes éculées de retrouvailles dans un bar, Wolverine qui s'échauffe la bile en salle des dangers, et une menace mal identifiée qui vient interrompre Kurt Wagner et sa promise, Amanda Sefton, après des mois de privation pour cause de mort du premier cité. Todd Nauck aux dessins, par contre, est vraiment convainquant. Mais le titre est le plus faible de la revue, et on peine à deviner des enjeux bouleversants.