(Pape) François contre les vilains conservateurs" border="0" title="MONDE / SOCIÉTÉ > (Pape) François contre les vilains conservateurs" />
Le pape François au Synode I ©Reuters
Le synode des évêques n’a pas trouvé d’accord à l’égard des divorcés remariés, et des homosexuels. Un échec pour le pape François.S’il veut accorder la "miséricorde" aux divorcés remariés et aux homosexuels, le pape François devra passer par la force. Une opposition conservatrice a bloqué un accord sur les deux sujets brûlants, figurant dans le rapport du synode des évêques sur la famille. Le rapport communément appelé relatio synodi a été adopté, mais amputé de ces sujets sur lesquels les catholiques et plus généralement l’opinion publique attendaient l’Église. Les trois articles sur le sujet -62 soumis au vote des 183 présidents de conférences épiscopales- n’ont pas obtenu la majorité des deux-tiers. "Sur ces points, on ne peut considérer qu’il y ait un consensus du synode. Mais cela ne veut pas dire qu’ils sont complètement rejetés", ont expliqué plusieurs porte-parole. Les paragraphes en question n’ont d’ailleurs pas été retirés du texte final. Ils seront soumis par les 183 évêques du synode à leurs conférences épiscopales qui peuvent encore le modifier ; Et "in fine" le pape décidera en octobre 2015.
Aujourd’hui, les évêques sont d’accord sur un point : les familles ont changé et sont diverses sur les cinq continents du monde. Mais "l’amour conjugal indissoluble", voté à une très large majorité (158 voix sur 174), continue de créer un climat tendu au regard des fondamentaux du couple selon l’Église catholique : on s’aime, on se marie, on est fidèle. L’assemblée du Synode a adopté un message clair adressé en priorité aux familles, indiquant ainsi une réflexion sur "la question de l’accès aux sacrements des personnes divorcées-remariées", mais sans consensus sur trois passages controversés concernant les divorcés et les homosexuels. En prêchant la "miséricorde", autrement dit la bienveillance, à l’égard de l’union libre, des divorcés remariés et/ou des "orientations sexuelles diverses" sous conditions de stabilité, de durée, d’apaisement et d’amour sincère, le pape semble sûr de son engagement. "Inacceptable" pour les conservateurs menés par une majorité de cardinaux africains, polonais, irlandais, dont le cardinal américain Leo Burke. Ces mêmes prélats craignent pour l’Église en cas d’ouvertures majeures sur le divorce, l’union libre ou l’homosexualité. "La doctrine, c’est un mariage indissoluble entre un homme et une femme" rappelle le cardinal.
Parce qu’elle se situe à la croisée de la théologie et de la politique, toute problématique sur le sujet "famille" ravive des clivages multiples et complexes au sein de la société. Depuis le début de son Pontificat, le pape avait envoyé de nombreux signaux aux catholiques divorcés ou homosexuels et lançait à la tribune des JMJ de Rio le 8 mai 2013 : "Qui suis-je pour juger les homosexuels ?" On dit que "le bon silence s'appelle sainteté"...FG