Cassie Ramone n’est pas un nom qui court les rues. Et pourtant celle qui a été membre du groupe Vivian Girls, originaire de Brooklyn, de 2007 à 2014 et a enregistré plusieurs albums au sein de cette même formation, nous dévoile son tout premier projet solo qui a vu le jour entre New-York et Los Angeles. Il faut dire que durant tout ce laps de temps la demoiselle a pris du galon et a eu le temps de faire ses preuves, enchaînant les collaborations artistiques et musicales, notamment avec The Babies en compagnie du guitariste Kevin Morby, et, se produisant sur les plus grandes scènes actuelles, Coachella en tête. C’est donc tout naturellement que ce projet a vu le jour, confirmant le fort potentiel de l’ex Vivian Girls.
The Time Has Come, sorti sur le label Loglady Records, est un album intimiste sur lesquel se succèdent pendant 23 minutes huit titres aux accents résolument folk et rock et auréolés d’une voix fragile et douce. On navigue entre des morceaux rythmés par des sons de guitare tout aussi doux, comme sur Song of Love et Hanging On, que rugueux, comme sur le très dynamique Joe’s Song, le morceau le plus intéressant de cet opus. C’est un album qui revendique avec grâce un certain héritage musical influencé par la folk énigmatique de la Britannique Anne Briggs, et de son tout aussi énigmatique album The Time Has Come, sorti en 1971. La jeune Cassie Ramone ne s’en cache d’ailleurs pas. Son travail est amplement inspiré de ce petit bijou folk, dont elle a repris le titre.
Son univers n’est pas sans rappeler celui d’artistes et musiciens qui ont fait les beaux jours du Greenwich Village des années 60 et 70. On pourrait même dire que le souvenir de cette époque hante l’album. Toujours est-il que Cassie Ramone a réussi son pari et se détache petit à petit du souvenir de Vivian Girls, suivant les pas de musiciens et groupes qui font la scène indé actuelle, tels Boardwalk ou encore Angel Olsen. Un talent qui demande à être reconnu et confirmé en solo.
Jeu de briques
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