Produit par Michael Bay, connu pour avoir réalisé la franchie « Transformers », « Ninja Turtles » est réalisé par Jonathan Liebesman, metteur en scène de « La colère des Titans ». Le long-métrage adapte le célèbre comic-book, déjà transposé à l’écran par le passé. Megan Fox, Will Arnett et William Fichtner tiennent les rôles principaux. « Ninja Turtles » sortait dans nos salles le 15 octobre 2015.
Synopsis : Leonardo, le leader, Michelangelo, le beau gosse, Raphaël, le rebelle et Donatello, le cerveau, vont tout faire pour défendre la ville de New-York, prise entre les griffes de Shredder. Entre deux dégustations de pizzas et un entraînement intense aux arts martiaux, prodigué par leur maître Splinter, ils vont accomplir leur destin, aidés par la courageuse reporte, April O’Neil.
Juger « Ninja Turtles » d’après l’œuvre originale, et la désormais célèbre série animée lancée en 1987, ne jouerait pas en sa faveur. En effet, le long-métrage n’a plus grand chose à voir avec les Tortues Ninja que l’on connaît. En choisissant de moderniser l’ensemble, le long-métrage ne s’attirera que le regard des plus petits, qui y verront peut-être un film d’action décomplexé. Les grands, quant à eux, auront plus de mal à se laisser berner par de telles absurdités, même si « Ninja Turtles », par des références et blagues sur la pop culture, essaye désespérément de s’acheter leur sympathie. Dans ce capharnaüm scénaristique, le long-métrage perd ce qui est sûrement l’un des plus grands atouts pour un film de ce genre : le rythme. Les une heure et quarante-deux minutes de « Ninja Turtles » paraissent durer des heures, et donne l’impression de plus parler que de cogner. Un peu triste pour des Tortues Ninja donc …
Justement, l’un des plus gros défauts de « Ninja Turtles » reste le traitement des ces dernières, tant sur le plan esthétique que psychologique. En voulant affirmer, par tous les moyens possibles et imaginables, les différents caractères des protagonistes, le long-métrage crée des caricatures. Les personnages perdent de leurs fraîcheurs, et finissent presque par agacer … Sur le plan esthétique, les Tortues Ninja ont clairement abusé des entraînements, leurs musculatures et tailles étant dès plus impressionnantes. Cela offre un rendu peu convaincant. On en oublierait presque que ce sont des tortues, leur aspect étant très différent. De son côté, Megan Fox interprète une April O’Neil qui ne se résume qu’à une jolie carapace. Les intentions et enjeux du personnage sont sacrifiés sur l’autel de la sexitude, où l’on découvrira que l’actrice est plus présente pour sa plastique que ses qualités de comédienne, comme le confirme certains plans douteux sur son anatomie …
Le plus triste avec « Ninja Turtles » c’est que l’on regrette presque que ce ne soit pas Michael Bay qui réalise le long-métrage. On a beau dire ce que l’on veut sur le monsieur, il sait filmer des scènes d’action. Il se trouve que ce n’est pas le cas de Jonathan Liebesman. Alors que ces dîtes-scènes possèdent des chorégraphies efficaces, le réalisateur américain enchaîne les plans courts et approximatifs, qui se trouvent être alliés à une 3D inutile de bout en bout. Le spectateur ne pourra apercevoir qu’un lot d’action flou et mal cadré, laissant s’envoler l’aspect fun et réjouissant du long-métrage. De même, alors que le générique fait la part belle aux comics, œuvre originale des « Tortues Ninja », le reste du long-métrage laisse complètement cette partie au placard, devenant un énième blockbuster comme les autres au bout d’une vingtaine de minutes. Au final, il n’y a pas de quoi crier « Cowabunga » … d’ailleurs même les tortues, elles-même, hésitent à le prononcer.
« Ninja Turtles » est un blockbuster raté, où le comique et l’action, pourtant bien mis en avant, n’arrivent pas à relever le niveau du long-métrage. Les qualités se font rares, pour ne pas dire quasi-inexistantes, et sont, de toute façon, perdues dans ce blockbuster formaté.
Ninja Turtles. De Jonathan Liebesman. Avec Megan Fox, Will Arnett, William Fichtner, Alan Ritchson, Pete Ploszek, Whoopi Goldberg, …
Sortie le 15 octobre 2014.