Borgia // Saison 3. Episodes 9 et 10. 1503 (1/2) / 1503 (2/2).
En se concentrant uniquement sur une année à chaque nouvel épisode, Borgia se devait aussi de prendre le temps de s’attarder sur certaines années et ce sera le cas pour l’année 1503 qui a énormément de choses à nous raconter. J’ai trouvé que ces deux épisodes n’étaient cependant pas forcément à la hauteur de mes attentes. Un double épisode doit forcément amener son lot de séquences surprenantes mais ce n’est pas vraiment ce qui ce passe dans ces deux épisodes. J’ai donc trouvé regrettable de voir que les scénaristes ne cherchent pas vraiment à faire quelque chose de nouveau avec ce qu’ils ont entre les mains. Dans la première partie, Lucrezia doit dorénavant affronter la haine féroce de sa belle-soeur ce qui est une bonne idée dans un sens mais qui est terriblement mal exploitée. Le problème c’est que Lucrezia semble perdue dans un engrenage où elle ne peut pas vraiment évoluer comme il se doit. J’aurais tellement apprécié voir Lucrezia tomber au fond d’un gouffre pour ne pas réussir à se relever mais ce n’est apparemment pas prévu pour le moment. De plus, elle tente de jouer à la femme forte mais malheureusement on ne peut pas dire que Isolda Dychauk parvienne à donner à son personnage quelque chose de frais et nouveau quand on a l’impression d’avoir déjà vu toutes ses expressions.
Ce double épisode tombe donc en partie à l’eau. Cela ne veut pas dire qu’ils ne font pas de bonnes choses, notamment car Cesare tente de prendre le pouvoir, de prendre la main sur les deux épisodes, avec une certaine férocité qui lui est propre. J’aime bien la manière dont il se veut conquérant et dont il tente de prendre le contrôle de tout un tas de terre, même contre l’avis de son père. Car l’on sait très bien que Cesare se moque complètement de ce que pense son père, le Saint Père. Il préfère bien évidemment satisfaire sa soif de pouvoir, sa soif de conquête. Il y a des scènes assez cocasses, notamment celle où il menace un homme de faire violer sa fille par 31 hommes « vigoureux et sauvages ». A l’époque ce n’était probablement pas drôle mais sorti de la bouche de Cesare, je dois avouer que j’ai eu envie de pouffer (même si ce n’est pas très drôle au fond). Mais peu importe, on sent aussi que les personnages s’affairent de plus en plus histoire de ne pas rater une occasion de nous divertir pleinement. Le duc Ercole d’Este fonde de nombreux espoirs de son côté en Lucrezia. Il pense qu’au fond cette dernière pourrait bien être le salut que tout le monde attendait (même si c’est assez bête de donner toute sa confiance à une femme comme Lucrezia, c’est une Borgia après tout).
Du coup, le grand évènement de ces deux épisodes c’est la mort de Rodrigo, le pape. Forcément, John Doman a été parfait jusqu’au bout, même dans la petite scène qu’il partage avec Isolda Dychauk alors que cette dernière lui offre le baiser qu’il a toujours attendu. C’est à ce moment là que la dynastie Borgia commence à faiblir et surtout à perdre de sa superbe. Après tout le souverain pontife était quelqu’un que l’on n’avait pas envie de contredire ne serait-ce que pour le pouvoir qu’il pouvait prendre. Cesare de son côté cherche par tous les moyens à garder les Borgia au pouvoir, notamment en s’affairant un peu plus dans ses alliances. Sans le soutien de son père derrière c’est bien plus difficile que l’on ne pourrait le penser. Le pense que le problème de la première partie de la saison 3 c’est peut-être d’avoir tiré un peu trop sur la corde avec Rodrigo. On sent qu’avec sa mort la série est en train de petit à petit redistribuer les cartes et nous envoyer dans une toute nouvelle direction mais est-ce suffisant ? Je n’en suis pas certain car ces deux épisodes ne sont malheureusement pas à la hauteur de mes attentes. J’aurais aimé que la mort du Pape soit un évènement différent. Si le côté intimiste et touchant de sa mort fait son effet, tout ce qui l’enrobe manque légèrement de passion.
Note : 5/10. En bref, deux épisodes légèrement décevants.