Les journalistes de La Tribune ont interrogé Gérard Kottmann sur la récente loi française de transition énergétique qui plafonne la production, et sur le marché a venir ….. Gérard Kottmann, président du salon mondial du nucléaire (WNE) et de l'AIFEN déclare : : « La meilleure preuve du rayonnement de la filière à l'étranger, c'est ce qu'on a vu sur ce salon : 495 exposants et quasiment 7.000 visiteurs en trois jours. Cela signifie que le nucléaire français, malgré les oppositions, jouit de la bonne réputation de son parc nucléaire et de son électricité bon marché …. »
Mon commentaire est qu’on ne peut trop lui reprocher de mettre en avant les mérites de ses produits puisqu’ en France on a n a pas eu les problèmes de TMI/TCHERNOBIL/FUKUSHIMA …Egalement, on constate la vitalité des petites entreprises et industries autour, qui maillent le territoire français, et pas seulement les grands noms comme Areva, EDF ou Alstom. Et d’ailleurs par certains côtés Fukushima aide notre ASN …. Toutefois je rajouterais un énorme bémol à sa déclaration : on n'entre pas dans le nucléaire comme ça .. C'est une industrie qui exige un suivi non routinier ,méticuleux , opiniâtre et je soulignerais même une remise en cause permanente ….Par ailleurs , Fukushima a mis le doigt sur un problème CAPITAL : il faut prévoir A COUP SUR tous les équipements de secours DANS BEAUCOUP DE CAS EXCEPTIONNELS ET NOTAMMENT LES INONDATIONS ,LES SECHERESSES EXCESSIVES ET LES TEMPETES …Or, qui peut exprimer des certitudes actuellement sur la cinétique de l’évolution du climat dans les 50 ans a venir et ses conséquences sur la fiabilité de ces équipements … ?????.
La Tribune a comparé la part du nucléaire dans la production électrique mondiale ( 10,9% en 2012, contre 68,1% pour le thermique (pétrole, gaz, charbon) et a demandé à Gérard Kottmann de supputer quelle marge de progression il présentait…... J’ai alors retrouvé dans sa réponse quelques-uns des éléments de ma conférence de PRINCETON sur l’énergie et son futur …
: « Nous sommes aujourd'hui 7 milliards d'habitants sur la planète. Un milliard d'entre nous a accès à l'électricité rien qu'en appuyant sur un bouton. Cinq milliards de personnes n'ont pas suffisamment d'électricité, comme en Inde où le déficit est majeur, ou en Chine, pays qui a quasiment besoin du double de ce qu'il possède actuellement. Il reste un milliard d'habitant dans le monde qui n'a aucun accès à l'électricité. En 2050, nous serons 10 milliards. Croyez-vous que ces 10 milliards vont se satisfaire de la répartition actuelle de l'accès à l'électricité ? «
Là où je veux bien le suivre c’est dans cette citation : »Nous avons besoin d'un mix-énergétique raisonné incluant le nucléaire . Il faut un volume d'affaires suffisant pour permettre aux fabricants d'avoir une activité continue » car le savoir-faire scientifique et technique peut vieillir et même se perdre comme les hommes qui l’ont créé !
La Tribune espérant donner le coup de pied de l’âne termine par : « Mais cette activité ne va-t-elle pas être freinée par le coût élevé du nucléaire dit "de nouvelle génération"? ».Il est clair que Gérard KOOTTMANN botte un peu en touche en parlant d’un prix de l EPR susceptible d’être revu à la baisse ( par la Chine par exemple ) par l’effet dit « de série » ou d’autres améliorations ….
Et sur ce point je ne suis pas aussi optimiste que lui !Je ne crois pas , en outre que nous ayons prévu d’entrée de jeu que nous pourrions pousser la durée de vie des centrales PWR actuelles JUSQU 40 voire 60 ANS !!! VOILA BIEN DU TRAVAIL POUR LES GENDARMES DE L ASN SI LE GRAND CARENAGE S EFFECTUE / IL FAUT TROUVER LES SOUS!)
POURQUOI ???
Et bien je vais vous parler du succès ACTUEL des rivaux de l EPR français !
TOUT D ABORD ,je vous serai gré de vous reporter à mes archives ici sur cette génération 3+ou pour les initiés à l’article d INTERNET ( avec nombreuses illustrations) suivant : www.visiatome.fr/.../Les.reacteurs.nucleaires.de.3eme.generation.par.Ber...Les réacteurs nucléaires de 3è génération. Réacteurs G3 – Visiatome B.Barré, - 13 décembre 2012 www.bertrandbarre.com p.1. Bertrand Barré. Conseiller ... [PDF]Les réacteurs nucléaire de 3ème génération ... - Visiatome
Supposons que sur un projet de réacteur de génération 3+français ou international les autorités de sureté françaises ou étrangères aient donné leur accord sur les livres de sureté préliminaires et définitifs .Qu advient-il ensuite ?
L’acheteur doit aller trouver des sous ! Beaucoup de sous !!!
Il s’adressera à son Etat et/ou aux capitaux du marché
S’il les trouve , ce sera à des conditions 1° : de rentabilité et de retour sur investissements
2° : d’assurance sur les risques financiers pris ( et qui dépendent de risques techniques sur des réacteurs prototypes de génération 3+ QUI N ONT PAS TOUJOURS TOUS COMMENCE LEUR CONSTRUCTION OU LEUR CARRIERE) !!
Et comme je ne suis qu’ un économiste « au petit pied » je préfère citer Tiphaine Honoré, ( La Tribune du 16/10/2014,) avec un long copier-coller de son excellent article
: « C’est l’un des grands enjeux du nucléaire à l’export : le financement des projets. Les acteurs français se plaignent souvent, Areva en tête, de la concurrence de leurs rivaux russes ou japonais. « La Coface a déjà renforcé son dispositif avec la mise en place d’un système de refinancement, mais c’était la partie facile, qui ne nous permet pas pour autant d’arriver aux mêmes taux que la Chine, la Russie ou le Japon », reconnaît-on dans l’entourage du gouvernement.
La Russie, qui n’est pas soumise aux règles de l’OCDE sur les prêts bonifiés, propose souvent de financer – et de diriger – l’intégralité d’un projet, à des taux d’intérêt qui, sur la longue durée des investissements nucléaires, peuvent faire la différence pour des pays émergents. Un avantage qui lui a permis de conforter sa place de numéro un à l’export, au moins dans les annonces de projets. Le Japon, de son côté, dispose d’une banque publique, Jbic, qui accompagne les énergéticiens et les équipementiers sur leurs projets internationaux . « Il y a une prise de conscience du fait que la France n’est pas au niveau de ce que peuvent faire d’autres pays. Mais nous avons d’autres avantages à vendre », juge-t-on dans l’entourage du gouvernement. La contrainte budgétaire limite en outre les marges de manœuvre, et certains acteurs français estiment que c’est au pays d’accueil de l’investissement d’apporter une garantie de financement plutôt qu’au pays du fournisseur, comme cela vient d’être le cas en Grande-Bretagne. Tous les pays européens porteurs de projets nucléaires ont d’ailleurs regardé avec intérêt l’ingénierie financière du projet de construction des EPR en Grande-Bretagne. L’accord, qui s’est discuté en gré à gré, a nécessité de longs mois de négociations entre Londres et EDF – et au sein même d’EDF – sur les conditions de financement. « Entre le développement, la construction, l’exploitation et le démantèlement, un projet nucléaire court sur cent ans. Pour faire un plan de financement, il faut identifier les risques sur chacune de ces périodes et les allouer entre les Etats, les exploitants propriétaires et les constructeurs. Une fois seulement que l’on a fait ça, on peut aller voir son banquier », juge-t-on dans l’entourage d’EDF. Pour répartir les risques financiers, le projet s’est inspiré de pratiques des grands contrats d’infrastructure, en incluant dans le tour de table un fournisseur et en négociant une garantie de recettes »
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