Poste à Galène, 17 Octobre 2014.
Plus que n’importe quel autre soir il fallait vraiment avoir envie de se rendre à ce concert de Sole.
Programmé en même temps que le plateau fédérateur (mais indéfendable) de la fiesta des suds, c’était déjà pas gagné, mais alors en pleine grève surprise des transports en commun, le flop abyssal était inévitable.
Nous serons donc ce soir une dizaine, et encore plus rude, la plupart venus pour la première partie, le sudiste Wapi qui fera ce qu’il peut pour assurer le show devant ses potes mais aussi ceux qui n’en avaient comme moi jamais entendu parler.
Seul sur scène il s’en tire avec les honneurs avec des morceaux accrocheurs bourrés d’ego trip, aux instrus éclectiques et de très bonne facture, en particulier le bien vu « Typical French ».
Un MC qui déboule avec un t-shirt Jurassic 5 ne saurait être antipathique et l’on prolongera volontiers la découverte plus tard à l’écoute de son album « Totem ».
Un premier essai où l’on est pas étonné de croiser le plus connu Grems dont le style est assez proche du Marseillais.
Une fois n’est pas coutume le changement de plateau sera très rapide.
Sole était déjà venu à Marseille au regretté Poulpason en 2003, autant dire une éternité.
Depuis il a quitté le label Anticon qu’il avait fondé et sorti en indépendant des disques passés assez inaperçus.
Le dernier en date « Death drive » est l’occasion de l’entendre avec le talentueux DJ Pain 1 aux idées larges et qui réhabilite le scratch pour le plus grand plaisir des amateurs de rap boom bap.
On craint le pire après le premier morceau où l’on n’est plus que deux à applaudir, les autres ayant rejoint le bar ou pire le fumoir de l’étage supérieur.
Sole ne se démonte pas pour autant et arrive sans peine à convaincre les plus curieux à écouter sa rage restée intacte.
Il s’amuse de la situation en nous disant que l’on transmettait autant d’énergie que si l’on était 500. « Ou 50 plutôt ».
Un set incisif et habité que l’on se prend en pleine figure, avec très peu de temps morts.
Contrairement à bien des live rap US en mode feignasse, l’assistance ne sera mise à contribution que lors d’une diatribe sur Google et la NSA, ou sur un titre samplant le « War » d’Edwin Starr.
On en ressort regonflé à bloc, regrettant évidement cette ambiance timorée vu la qualité du concert, tout en se disant que cela valait le coup de marcher
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