A la suite de circonstances indépendantes de sa volonté, une jeune étudiante voit ses capacités intellectuelles se développer à l’infini. Elle « colonise » son cerveau, et acquiert des pouvoirs illimités.
Il faut bien le reconnaître, le génie de Luc Besson était bien représenté dans Le Cinquième Elément, Léon ou encore Le Grand Bleu… depuis quelques années, le cinéaste français cumule toujours les blockbusters mais offre une sérieuse baisse de qualité côté scénario. Faut dire que depuis Taxi, il a pris un pli dont il a bien du mal à se défaire.
Et tout naturellement dans Lucy, on retrouve ce qu’on pourrait nommer les clichés bessonien. On a le droit à une course poursuite en voiture (j’ai pas réussi à vérifier si c’était des Audi), on a des méchants asiatiques, une scène d’explosion et une actrice bimbo qui se la joue méga bad ass (Scarlett Johansson). Certes le rythme est pas mal, l’idée de base aussi et tout n’est pas à jeter. C’est un bon pop corn movie. Cependant, il a voulu pousser une véritable réflexion sur l’intelligence humaine derrière tout cela. Alors oui pourquoi pas, mais encore faut-il ne pas noyer son poisson dans une marée de scènes d’actions à tout va.
Pour le reste, j’ai eu du mal (contrairement à ma comparse Zazou) à me laisser porter par le flow. Déjà, quelle idée d’aller ponctuer toutes les réflexions scientifiques par des images documentaires. Cela casse le rythme et en plus on a un peu la sensation d’être débile. Le monsieur (Morgan Freeman) parle de la naissance des neurones, on a des images de cellules se reproduisant. Il nous parle de la reproduction, on a des images d’animaux en train de s’accoupler. C’est au cas où les mots ne suffiraient pas…Bref, Besson nous fait limite une petite poussée de Terrence Malick aîgü pour le coup (inutile de dire que le tout est beaucoup moins bien ficelé et amené que dans les oeuvres de Malick).
Et puis, on a le personnage français, un flic, joué par Amr Waked (acteur égyptien) qui porte un nom latin (Pierre Del Rio)… Non mais WHAT THE FUCK ? Besson veut se la jouer pro-européen, pro-ouverture des frontières. Encore une fois pourquoi pas ? Mais entre nous le brave Waked, il a pas la gueule d’un espagnol pour deux sous… Faut pas abuser.
Pour ce qui concerne le jeu de Scarlett, c’est bon on a compris qu’elle savait faire la mou et froncer des sourcils. Son côté bad ass explose dans The Avengers, mais là c’est franchement pas une révolution. En plus, gros gag pour ceux qui ont vu Her (j’en parle ici). La dernière phrase de Lucy dans le film est « I am everywhere ». Non parce que comme dans le film de Spike Jonze, son personnage qui n’est plus humain devient une entité impalpable mais prenant le contrôle de tout… Euh monsieur Besson, est-ce que l’originalité serait un concept abstrait pour vous ? Bon, encore une fois, tout n’est pas à jeter. Lucy reste un divertissement agréable.
Et delà à parler d’une potentielle suite… Oh mon Dieu, Lucy va-t-elle réussir à se rematérialiser ? Pierre « j’ai une gueule d’égyptien mais je joue un français d’origine espagnol parce que monsieur Besson ne sait pas faire la différence ou ne veut pas que l’on me prenne pour un quota » Del Rio aura-t-il patiemment attendu son retour pour essayer de la pécho ? Les scientifiques auront-il percer le mystère du cerveau humain ? Les japonais seront-ils toujours aussi méchants ? Je sais pas vous, mais les réponses à ces questions me hantent déjà… Vite vite donner moi Lucy 2… ou pas en fait !