#Océan #CO2
le 17.10.14
Comme chacun le sait (peut-être !), l'homme met désormais des quantités significatives de CO2 dans l'atmosphère, qui s'inscrivent bien sûr dans un cycle naturel du carbone bien plus vaste, qui comporte notamment des échanges entre atmosphère et océan.
En vignette;
Représentation des stocks de carbone sur Terre susceptibles d'alimenter des échanges à l'échelle du siècle (ce diagramme ne représente donc pas le carbone contenu dans le calcaire, qui est de très loin le stock le plus important de la planète), et des flux annuels, le tout en milliards de tonnes de carbone (notées GtC).
Les flux en noir représentent les échanges "naturels", autrement dit ceux qui étaient les seuls à exister avant le début de l'ère industrielle, et les valeurs en noir pour les stocks représentent l'état (reconstitué) de 1750, avant le début des activités industrielles. Les flux en rouge représentent l'effet des activités humaines (flux renforcés, diminués, ou créés), pour la moyenne de la décennie 1990, et les valeurs en rouge pour les stocks représentent la variation de 1750 à 1994.
Ce diagramme signifie par exemple :
que les sédiments de surface (la fraction des sédiments océaniques qui est au contact de l'eau) contiennent 150 milliards de tonnes de carbone, montant inchangé depuis le début des activités industrielles,
que l'océan intermédiaire et profond contenait 37.100 milliards de tonnes de carbone en 1750, montant qui a augmenté de 100 milliards de tonnes de carbone depuis le début des activités industrielles,
que les écosystèmes terrestres contenaient 2.300 milliards de tonnes de carbone en 1750 (dans les plantes, les sols et l'humus), montant qui a augmenté de 101 milliards de tonnes de carbone depuis le début des activités industrielles au titre de l'accroissement de la productivité des plantes (plus de CO2 et plus chaud = croissance plus rapide) mais qui a baissé de 140 milliards de tonnes de carbone sur la même durée à cause de la déforestation et éventuellement du déstockage d'une partie du carbone du sol,
que l'atmosphère contenait 597 milliards de tonnes de carbone en 1750, montant qui a augmenté de 165 milliards de tonnes de carbone depuis le début des activités industrielles suite aux émissions de CO2,
que l'influence des activités humaines a conduit l'océan de surface à émettre 20 milliards de tonnes de carbone par an en plus de ce qu'il émettait en 1750 (flèche rouge vers le haut), essentiellement à cause de l'augmentation de sa température de surface (une eau océanique qui se réchauffe "dégaze" une partie du CO2 dissous qu'elle contient), mais aussi à absorber 22,2 milliards de tonnes de carbone par an en plus de ce qu'il absorbait en 1750, en réponse à l'augmentation de la concentration atmosphérique en CO2 (plus de CO2 dans l'air "pousse" plus fort le CO2 à se dissoudre dans l'eau de l'océan),
que le stock de combustibles fossiles (tout agrégé : pétroles, gaz, charbons) valait environ 3700 milliards de tonnes de carbone en 1750 - avant que l'on ne commence à piocher dedans - et que fin 1994 nous avions "déstocké" (en fait brûlé, donc avec transfert à l'atmosphère) environ 244 milliards de tonnes de carbone (pour info entre 1994 et 2005 cette valeur a augment de 30%).
NB : (en août 2013) les émissions de CO2 d'origine fossile, qui sont à 6,5 milliards de tonnes de carbone - environ 24 milliards de tonnes de CO2 - par an sur ce diagramme (soit la moyenne de la décennie 1990) sont désormais de presque 8 milliards de tonnes de carbone par an.
Source : GIEC, 4è rapport d'évaluation, 2007.
RETENIR:
… le fait d'augmenter la concentration en CO2 dans l'air, ce que l'homme est incontestablement en train de faire, va non seulement avoir pour résultat de changer le climat, mais aussi d'acidifier un peu l'océan....
Pour en savoir plus; c'est là http://www.manicore.com/documentation/serre/acide.html