La grande bellezza - 3/10

Par Aelezig

Un film de Paolo Sorrentino (2013 - Italie, France) avec Toni Servillo

Inintéressant.

L'histoire : Rome. Un homme d'un certain âge, journaliste, écrivain, se balade de fête en fête.

Mon avis : Ce film a remporté l'Oscar du meilleur film étranger à Hollywood et ils mettaient trois étoiles sur le programme télé... Bon. Encore un mystère.

Le mise en scène est excellente, il est vrai. Travellings de folie, plongées et contre-plongées, cadrages éblouissants et fascinants, des vues de Rome magnifiques, des touristes, des bonnes soeurs, des chanteuses lyriques, des clubbers... mais au bout d'un quart d'heure on se demande "Ouais... et il s'arrête quand, ce clip ?". Il ne s'arrête pas. La réalisation virtuose continue de déployer ses facettes et on espère toujours qu'il va enfin se passer quelque chose.

Y a bien ce vieil homme qui parle, qui raconte quelques souvenirs... MAIS ça n'a aucun intérêt ! Une certaine dénonciation d'un mode de vie superficiel, l'alcool, les boîtes, les filles, le jeunisme... A ce titre, la scène des candidats au botox qui attendent leur tour est assez réjouissante, mais elle est brève.

Pas d'histoire à proprement parler et j'ai horreur de ça ! En plus, c'est hyper lent, c'est boursouflé, c'est prétentieux... BREF, on n'est même pas allé jusqu'au bout.

On notera cependant le charme et le talent, immenses, de Toni Servillo. Le deuxième atout du film. Il manque juste un scénario en fait...

Encore un truc pour lequel je ne comprends absolument pas l'engouement suscité.

Sur Internet, tout le monde (ou presque) crie au chef d'oeuvre. Super. Je suis contente pour eux. Chez Ecran Large, ils disent : "Superbe film dépressif sur la putréfaction de la société romaine post décadente dans la droite lignée de Fellini." et ça résume un peu tout ce qu'on lit chez les autres... J'ai trouvé ça superbe, certes, mais la putréfaction de Rome ne m'a guère sauté aux yeux... Sa "grande beauté" (le titre) se voit dans la journée : la nuit, c'est comme partout, c'est de la viande saoûle, de la coke et du bruit. J'aime pas la nuit, moi, j'ai peur. C'est peut-être pour ça que j'ai fait un rejet en bloc, d'ailleurs. Mon homme aussi. Les déambulations de tout ce beau monde le verre à la main, franchement, ça ne nous a bien barbés.

Mais nous ne sommes pas seuls, ouf ! TéléCinéObs : "Difficile de trouver le moindre éclat dans ce fatras prétentieux narrant la décadence d’un super mondain revenu de tout, tant la complaisance du cinéaste pour sa matière première confisque tout élan de remise en cause, pourtant raison d’être officielle du film." Et d'ailleurs, comme on ne la ressent pas vraiment, cette remise en cause, c'est plutôt un sentiment de dégoût qui m'a prise, pour tout ce déballage de fric et de luxe... Le film tombe dans son propre piège : il est totalement vide, comme la "société" qu'il est censé décrire ! La décadence n'est pas forcément à rechercher dans les boîtes de nuit et les grandes fiestas, ce qu'on nous montre. C'est bien plus complexe et insidieux que ça...

De Sorrentino, j'avais bien aimé Il divo, mais surtout parce que c'était une page de l'histoire italienne, un pays que j'adore. Pour ce second film que je vois, pas emballée du tout.

Next, please.