« Dans mon jugement sur les écrivains, j’ai toujours fait primer l’esprit sur la forme – si tant est qu’on puisse distinguer ces deux réalités ; à vrai dire, on ne le peut pas… J’ai toujours placé l’importance spirituelle au-dessus des simples aptitudes “artistiques”. Et j’ai bien fait ! Car l’esprit sera toujours le maître. Pour l’heure, nous ne mesurons pas bien les proportions. Mais les formes, quand aujourd’hui passera, ne seront plus mesurées à d’autres formes ! Ce qu’on nommera “formes”, ce sera tout ce que l’esprit nous aura légué (Et ce que, sur le moment, on appelait “formes” apparaîtra comme un produit secondaire – dans la mesure où l’oubli ne sera pas son lot. »
Ludwig Hohl, Notes ou De la réconciliation non prématurée, traduit de l’allemand par Etienne Barilier, Bibliothèque l’Age d’homme, 1989, p. 167.