Et si la conquête de l’espace avait un siècle d’avance ?
Rue de Sèvres, nouveau venu dans l’édition BD, qui avait déjà fait du bruit notamment avec Zep « Une Histoire d’hommes » nous offre un nouveau poids lourd du neuvième art en la personne d’Alex Alice.
Le pitch : 1868. Au seuil d’une incroyable découverte à bord de son ballon de haute altitude, la mère de Séraphin disparaît mystérieusement à la frontière de l’espace. Un an plus tard, une lettre anonyme révèle que son carnet de bord a été retrouvé…
Séraphin et son père, échappant de justesse à un enlèvement, suivent la piste du carnet jusque dans les contreforts des Alpes. C’est là, à l’ombre d’un château de conte de fées, que le roi Ludwig de Bavière a entrepris la construction d’un engin spatial de cuivre et de bois qui s’apprête à changer le cours de l’histoire…
1869 : la conquête de l’espace commence !
Parlons d’abord du scénario, Le Château des Étoiles se veut une série tous public. Elle est en réalité bien plus que ça ! La construction même du scénario est très astucieuse : Alex Alice démarre son histoire comme dans tout bon Disney par une catastrophe, à savoir la disparition de la mère de Séraphin, Claire Dulac. Cet événement fort sert de pilier à la quête de notre héros. Mais attention, l’analyse peut paraître critique et réductrice, il n’en ai est rien ! Oui je l’avoue, j’ai retrouvé mes huit ans et j’ai été vraiment ému. L’intrigue déroule ensuite la quête en elle-même, celle d’un fils, et de son père qu’il a fallu décider, pour prouver que la mort de l’être aimée n’est pas vaine. Tout ceci dans une ambiance romanesque, pleines de rebondissement, à la saveur de Jules Verne. Rien que pour le scénario, c’est déjà du tout bon !
Venons-en au graphisme. Il est difficile d’être critique tant les superlatifs élogieux viennent à l’esprit. On connaissait Alex Alice, illustrateur de talent, sur la série du Troisième Testament, ou encore Siegfried. Avec le Château des étoiles, le style est complètement différent, c’était, je pense, une grosse prise de risque. C’est un pari plus que réussi, l’éclairante aquarelle sur un léger crayonnée donne du coffre au scénario, de la légèreté, de l’enchantement, peut être même du rêve. Je pourrais comparer ce graphisme à celui du grand Hayao Miyazaki (Le voyage de Chihiro, Pincesse Mononoké, …) !
Il faut également signaler l’investissement de l’éditeur Rue de Sèvres. A l’origine, le Château des étoiles est pré-publié sous forme de trois journaux de 22 planches (Format 40 cm X 30 cm). En plus de l’originalité, et de l’aspect collector de la chose, cela met énormément en valeur le dessin. A noter aussi, la sortie d’une version grand format, avec un supplément graphique qui ravira les collectionneurs.
Pour résumer, un premier opus qui signe le retour d’un grand auteur, tant au niveau du scénario que du dessin. Merci Monsieur Alex Alice. Merci Rue de Sèvres. Vivement la suite !