Belgique : le gouvernement ultra-libéral est en place, plein phare sur le « modèle privé »
C’est fait, la Belgique a un nouveau gouvernement et un premier ministre. Le francophone, membre du MR, libéral, Charles Michel, va conduire une équipe formée par une large majorité de ministres flamands, issus des rangs du N-VA, nationalistes conservateurs, du CDV, démocrates-chrétiens, et du VLD, libéraux.
La couleur du programme avait déjà été annoncée lors des tractations entre partis : fiscalité, emploi, sécurité, au tempo ultra-libéral. Ainsi, réduction de la taxation du travail, salaires contraints, chômeurs devant travailler « au service de la collectivité » et dégressivité des allocations, retraite à 67 ans, renforcement des mesures, déjà sévères, sur l’immigration, et surtout le secteur privé annoncé globalement comme modèle à prendre…
La Belgique, qui avait vu malgré les difficultés européennes, sa situation économique et financière s’améliorer, ses avantages sociaux préservés, par rapport à ses voisins, sous le gouvernement du socialiste Elio Di Rupo, va sûrement se réveiller bientôt avec une certaine « gueule de bois ».
De plus, l’arrivée massive au Parlement fédéral et au gouvernement des partisans d’une autonomie accrue des régions et des communautés, pour ne pas dire plus, ne va certainement pas freiner leur détermination à aller plus loin encore dans les revendications nationalistes. Les politologues belges parlent de réveil en état de choc de la population, le risque est en effet grand de passer d’un modèle de société tout de même fortement apprécié nationalement, à un nouveau modèle ultra-libéral, qui d’un coup visera à revenir sur une majorité de dispositions à caractère social, tout en accroissant les disparités entre une région plus riche, la Flandre, et une plus appauvrie, la Wallonie.
Mais il est vrai que pour le moment, les médias se sont focalisés davantage sur l’arrivée à Bruxelles en Porsche dernier modèle du leader nationaliste et maire d’Anvers, Bart de Wever, et sur « l’embonpoint important » de Maggie De Block, la ministre libérale … de la santé. Au milieu de cette ambiance quelque peu surréaliste, comme l’a indiqué Elio Di Rupo, le PS restera le symbole de l’unité du pays. Il en a bien besoin …
André Piazza
Délégué fédéral aux questions internationales