Le Musée de Montmartre inaugure le 17 octobre 2014 trois nouveaux espaces : l’Hôtel Demarne, l’atelier-appartement de Suzanne Valadon et Maurice Utrillo, et le Café Renoir. En même temps il présente une nouvelle exposition temporaire jusqu'au 25 septembre 2015 sur L’Esprit de Montmartre et l’Art Moderne, 1875 - 1910.
Ce nouveau musée de Montmartre est un petit bonheur situé au coeur du quartier du même nom. Pour le prix d'un ticket (ou 19 € pour toute l'année) on a le droit à :
- Un jardin montmartrois typique avec son chat noir, sa vue sur des vignes (les dernières à Paris), son reliquat de petit bois, ses escaliers qui montent etc.
- Une visite de la Maison du bel air où se trouve l'exposition permanente. Cette bâtisse du XVIIe siècle serait la plus ancienne de la Butte. Plusieurs artistes y ont résidé.
- Une visite de l'exposition temporaire située dans l'Hôtel particulier Demarne habité par un comédien de la troupe de Molière. Elle est sur deux étages. À partir du second on a accès à l'atelier appartement du peintre Suzanne Valadon (1865-1938) et son fils Maurice Utrillo (1883-1955) lui aussi peintre. Ceux-ci ont vécu ici ; et c'est à partir de documents originaux que la décoration de ces pièces a été faite en allant chiner les objets. Ils fréquentent Toulouse-Lautrec, Pierre-Auguste Renoir, Edgar Degas, Vincent van Gogh, Pablo Picasso, Georges Braque, Erik Satie etc.
L'exposition temporaire est vraiment très
intéressante avec des oeuvres surprenantes. Elle nous présente les nouveaux cabarets qui apparaissent (Le Lapin Agile, La Chat Noir, les Quat'z'Arts...), ses artistes (avec des
oeuvres de Henri Gustave Jossot, Pierre Bonnard, Henri-Gabriel Ibels, Henri de Toulouse-Lautrec ...), ses courants (les incohérents, les fumistes, les hydropathes ...) etc.
Évidemment il faut avoir une âme
quelque peu libertaire pour apprécier. Ce n'est qu'en 1860 que le village de Montmartre est annexé à Paris. Ce quartier encore sauvage (avec ses vignes, ses petits bois escarpés, ses roches et
ses petites demeures (le sol étant friable on ne peut y construire haut) se manifeste particulièrement lors de la Commune de Paris en 1871. Il devient alors un des lieux de refuge de la junte (de
l'espagnol junta : 'assemblée') libertaire et artistique de Paris.
Cette exposition temporaire « montre l'importance de Montmartre en tant que centre de l'avant-garde artistique. 200 pièces d’archives et 150 œuvres, issues de la collection de la Société d'Histoire et d'Archéologie Le Vieux Montmartre - Musée de Montmartre mais également de collections publiques et privées, présentent au visiteur les moyens d’expression des artistes de l’époque (satire, caricature), leurs médias de prédilection (affiches, illustrations, chansons), et leurs lieux d’expression favoris (cabarets, cirque). »
Photographie de gauche : Portrait d'Émile Courtet (dit Émile Cohl, 1857-1938) par André Gill (pseudonyme de Louis-Alexandre Gosset de Guines, 1840-1885).
Photographie de droite : La Femme au Chat (vers 1882-1884) par Adolphe Léon Willette (1857-1926).
Photographie de gauche : Femme séchant son pied (vers 1914) par Louis Legrand (1863-1951).
Photographie ci-dessous : Derrière la Maison du Bel Air.
Photographies ci-dessous : À gauche - Le cabaret Au Lapin Agile existe toujours. Il est derrière le Musée de Montmartre, près des vignes. À droite - Chat noir photographié dans le jardin du Musée de Montmartre.
Photographies ci-dessous : À gauche - Entrée de la Maison du Bel Air. À droite - Dernières vignes de Montmartre. Autrefois la colline en était en partie couverte comme une bonne part des campagnes environnantes.
Photographies ci-dessous : À gauche - En haut de la Butte. À droite - Plus bas : Place Émile-Goudeau où se trouvait le Bateau-Lavoir incendié en 1970 et reconstruit en 1978 (il est sur la droite). Il a été la résidence de nombreux artistes : Paul Gauguin, Pablo Picasso, Amedeo Modigliani, Max Jacob etc.
Photographies ci-dessous : À gauche - Atelier de Suzanne Valadon. À droite - Pièce de son appartement.
Photographie ci-dessous : Scène de café, vers 1892, par Henri-Gabriel Ibels (1867-1931).
Photographie ci-dessous : Nocturne de Charles Louis Guilloux (1866-1946).
Photographie ci-dessous : Affiche pour le Cabaret du Ciel (1895) par Adolphe Léon Willette (1857-1926).