Caïphe : l’ancêtre de Zemmour

Publié le 17 octobre 2014 par Le Journal De Personne

Caïphe, le grand Caïphe, le grand prêtre, l’ancêtre de tous les naïfs.

Le juge prit à parti Jésus lors d’un tribunal de nuit, et lui pose la question cruciale, celle qui va leur permettre de le crucifier.

La question qui justifie toute remise en question:

«  Je t’adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu « 

Et vous avez toutes les oreilles qui se tendent, il faut qu’il réponde … pour qu’on le pende avec sa propre propagande…

Tout le monde attend la réponse… toute l’assistance est suspendue à sa bouche qui refuse de s’ouvrir.

Caïphe récidive : «  Je t’adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu « 

Et Jésus finit par dire : « c’est toi qui le dis. »

Et cette réponse fut retenue contre lui comme une sorte d’aveu de la part de celui qui se prend pour le fils de Dieu.

Il a juste dit: c’est toi qui le dis. Et au lieu de se dire qu’il n’a rien dit, on a considéré qu’il a tout dit et qu’il est par là même, passible de la peine capitale.

Et en effet en disant : c’est toi qui le dis, Jésus a tout dit mais tout le contraire de ce qu’ils ont compris:

– c’est toi qui le dis… cela veut dire… pour une classe élémentaire: ce n’est pas moi qui le dis ou l’ai dit… sous entendu : je ne me serais jamais permis un aussi gros blasphème.

– c’est toi qui le dis… cela veut dire… pour une classe primaire…je ne peux pas dire que je ne l’ai pas dit… sans mentir, sans me mentir… j’ai dû dire quelque chose qui leur a fait dire ce que je n’ai pas dit, croire ce que je n’ai jamais cru et faire ce que je n’aurais jamais fait : juger a priori.

– c’est toi qui le dis… cela veut dire… pour une classe secondaire : c’est toi qui le dis parce que tu crois que tu as le pouvoir. Je n’aurais pas pu le dire parce que je n’ai rien, c’est Dieu qui a tous les pouvoirs y compris celui de m’ordonner de vous répondre, mais il ne me l’a pas ordonné.

– c’est toi qui le dis… cela veut dire … pour une classe supérieure que je n’en sais rien… tout ce que je puis savoir sans décevoir c’est que nous sommes tous les enfants de la lumière qui brille dans nos yeux… c’est à travers elle que j’entrevois Dieu. Il n’y a pas d’élus parce que nous sommes tous et sans exception éligibles. Tous susceptibles de voir Dieu… le seul, l’unique électeur… que l’on peut deviner rien qu’en regardant bouger une fourmi.

Pourquoi je raconte ce mystérieux épisode… peut être parce que la leçon vaut tous les déplacements… tous les succès littéraires et les Nobel des libraires!

En cause et pour cause : La pensée de ces penseurs qui pensent pour nous tous les jours dans les journaux et qui oublient qu’il n’y a pas et ne peut y avoir de vérité sans humilité.

C’est toute la gloire de ce Jésus qui nous dit à mi-mots :

Caïphe , épargne-nous la vérité… elle ne t’appartient pas… et quand tu crois qu’elle t’appartient, elle cesse d’être vraie.