Qui se cache derrière L'Alchimiste ?
Un grand, très grand gaillard m'attend au comptoir. Regard clair, sourire franc et chaleureux, une assurance naturelle émane de lui, avec un petit je-ne-sais-quoi d'un savant fou déluré (les cheveux ondulés ?) et un faux-air de Vincent Cassel. Bordelais d'origine, Arthur a radicalement changé de vie il y a deux ans, en passant d'une existence parisienne vouée à la prestation intellectuelle, à celle de torréfacteur artisanal et passionné, revenu sur ses terres bordelaises. Le déclic ? Il évoque avec humour l'émission "Fourchette & Sac à dos" de Julie Andrieu à New York, notamment au Blue Bottle Coffee. "Ils choisissent leur café, le torréfient eux-mêmes, ils aiment ce qu'ils font. Ce n'est pas juste un coffee shop mais un concept qui englobe toute la chaîne de production du café, c'est très pointu". Arthur a surtout besoin d'évoluer vers une activité correspondant à ses valeurs, besoin de concret aussi. Il aime les produits du terroir, le vin, la bouffe, les amis... Il commence à s'intéresser au café, approfondit le sujet au cours de ses voyages en Australie, à New York, Boston, San Francisco, au Danemark, à Londres.
A la mode L'Alchimiste ?Plus qu'une mode, on parle de vague, la "troisième vague" de l'industrie du café. La première vague remonte aux 50-60's, où l'on consomme du café en masse, pas pour son goût mais pour son effet. La deuxième vague sacralise l'expresso dans les 70-80's, avec l'apparition des grandes chaînes comme Starbucks, vendant un café de meilleure qualité. La troisième vague est née dans les années 2000, aux Etats-Unis, poussée par des amateurs capables de reconnaître une variété de grain par rapport à une autre. On met alors en avant la notion de terroir pour le café, comme pour le vin. Un café c'est un terroir, une variété botanique, une altitude et un climat. On tend vers la haute qualité, le respect du produit, l'engagement véritable.C'est aussi la fin du monopole de l'expresso, avec le retour des méthodes douces, des infusions, comme le café filtre.A la question "qu'est-ce qui différencie L'Alchimiste des torréfacteurs traditionnels ?", Arthur répond sans hésiter qu'il met en avant une sélection de cafés de terroirs dont il connait chaque caractéristique, avec une gamme réduite, pas de stock, et une torréfaction à la demande, produisant ainsi du café toujours frais (la date de torréfaction est d'ailleurs marquée sur chaque paquet, avec le nom du terroir et son altitude).La minute technique - ou comment faire un bon café
AH, et une dernière chose : à la question "doit-on sucrer son café ?", Arthur se retient pour hurler NONNNNNNNN, mais avance poliment que si on a l'habitude de beaucoup le sucrer, mieux vaut réduire légèrement la dose pour mieux s'imprégner des arômes. Le sucre a longtemps été utilisé pour masquer l'amertume d'un café beaucoup trop cuit ;)
L'Alchimiste TorréfacteurDARWIN — 87 Quai des Queyries
33100 Bordeaux www.alchimiste-cafes.comcontact@alchimiste-cafes.com Facebook
Pour les Bordelais, n'hésitez pas à passer au Magasin Général pour boire un café, faire vos provisions ou simplement dire bonjour à Arthur. Pour les autres, son eshop est en ligne :)