Ces derniers jours, Monsieur Valls montre les muscles après les remarques et les recommandations de la commission de Bruxelles sur le projet de la loi de finances :
« C'est nous qui décidons du budget. Ce que nous demandons uniquement aux Européens, c'est de tenir compte de la réalité qui s'impose malheureusement à nous : la crise qui mine la zone euro. »
Quel clown ! Le Premier ministre est mal placé pour s'offusquer des remarques et du chantage de la commission de Bruxelles.
Il s'est lui-même placé dans cette position inconfortable parce qu'il a, lui-même, fait campagne pour inciter la majorité parlementaire socialiste à voter le TSCG avec les forces réactionnaires de l'UMP et du centre. Un traité 100% ultra-libéral qui comporte la règle d'or - les fameux 3 % de déficit du budget.
Sacrés "socialistes", ils n'ont pas pris la peine de consulter le peuple par référendum sur le TSCG ! C'est qu'ils se prévalaient de réalisme politique - genre Jdanov - et de quoi déjà ? Ah oui, de sérieux budgétaire, le truc plus important que le respect des règles démocratiques ! Il est vrai qu'un débat démocratique sur le sujet aurait dévoilé qu'un peuple qui ne peut plus librement décider du budget de la Nation est dépossédé de sa souveraineté.
Deux ans plus tard, je pourrais en rire, sauf que leur austérité provoque des dégâts sociaux.
Grâce à toutes les forces qui ont ratifié le TSCG, si le projet de budget ne respecte pas la règle d'or, le gouvernement a le choix entre :
- suivre les recommandations de la commission de Bruxelles ;
- payer une amende qui alourdira d'autant les finances publiques...
Le Front de gauche avait pourtant prévenu les "socialistes" des dangers du TSCG.
Alors aujourd'hui, les paroles indignées et la posture de matadors de Manuel Valls...
A d'autres !
Tout cela a un air de déjà vu, la France est sous tutelle...
En 2013, le gouvernement - Ayrault a réformé les retraites, donné des dizaines de milliards d'euros au patronat sans aucun contrôle, ni contrepartie, et fait des coupes budgétaires pour éviter l'amende.
Cette année, quelle nouvelle réforme de régression sociale les "socialistes" vont-ils imposer au peuple pour satisfaire l'oligarchie de l'UE ?
La fin du repos dominical ? La suppression du CDI ? L'accélération du processus de privatisation de la sécurité sociale ? La suppression du SMIC ? De nouvelles privatisations et dérégulations ? Encore de nouvelles coupes budgétaires pour assécher l'économie et accélérer la MAP ?
Il faut se préparer au pire avec cette droite (légèrement rose) qui dira avec des trémolos dans la voix qu'il n'y a pas d'autre alternative et que c'est de la faute à l'Europe !
Le pouvoir "socialiste" a mis le doigt dans l'engrenage austéritaire en ratifiant le TSCG. Qu'il assume !
Quant à moi, camarade "socialiste", tu n'auras plus jamais ma voix !