- que le Territoire du Nord, région australienne, mettra en ligne l'an prochain un répertoire de 200 personnes condamnées pour agression sexuelle, annuaire sur lequel figureront photos et description physique des délinquants ainsi que le lieu de leur domicile, annuaire inspiré de la législation américaine, la loi Megan, en vigueur depuis 1995, qui fait obligation aux États d'informer la population sur la présence de délinquants sexuels près de chez eux. Qui ne voudrait pas protéger son enfant ? Qui ne voudrait pas savoir que son enfant ne court aucun risque en allant à l’école ? Qui ne voudrait pas connaître tous les dangers du monde à l’avance ? Mais !!! Mais n’y a-t-il pas autre moyen que de stigmatiser, pointer du doigt ? A moins qu’on nous dise qu’il n’existe aucun moyen de soin. A moins qu’on nous dise que les condamnations ou la prison ne servent à rien. Et à ce moment-là, effectivement, il faut connaître l’emplacement des bombes à retardement. Et à ce moment-là, on doit se dire que ce monde est bien triste à devoir choisir le pis-aller face à l’absence de solution. Parfois, dans une vie, ce qu’on appelle ce moment-là est une dure échéance, et parfois ce moment-là est un sublime instant. Privilégions plutôt ce moment-là.
- que selon un sondage OpinionWay pour la Licra, seules 17% des français ont le sentiment d’appartenir à une communauté spécifique du fait de leur origine, ce qui semblerait aller à l’encontre de l’idée de repli communautariste évoqué, parfois, ces derniers temps. En revanche, 72% des personnes interrogées estiment que la France accorde plus d’importance aux difficultés subies par certaines minorités. Ça semble paradoxal, mais classique. Toujours cette ambivalence avec le sort réservé au voisin, qu’on juge enviable, à l’instar des efforts qu’on peut demander à une catégorie professionnelle en refusant dans le même temps qu’on touche à ses propres privilèges. Peut-être qu’à un moment, on réussira à trouver formule qui permettra à chacun de considérer que les droits et les devoirs sont également répartis entre tous. Parfois, dans une vie, ce qu’on appelle ce moment-là est une dure échéance, et parfois ce moment-là est un sublime instant. Privilégions plutôt ce moment-là.
- que mardi, François Hollande a participé à une table ronde. Sujet débattu : le plan de lutte contre la pauvreté lancé début 2013. La France compte, d’après l’INSEE, plus de 8 millions de personnes, vivant en dessous du seuil de pauvreté, soit 987 euros par mois. Dans ces conditions, un plan de lutte semble assez légitime. François Hollande, donc, mardi matin, s’est exprimé : « La fierté collective, c’est de permettre que nous puissions, non pas supprimer, éradiquer la pauvreté mais faire en sorte que tous ceux qui sont loin puissent être ramenés, raccrochés, repris par l’action collective. » Oui, c’est un point de vue, mais supprimer et éradiquer serait bien aussi. Le président a ajouté : « Si vous enviez la pauvreté, essayez-la et vous verrez ». On aurait tendance à lui répondre, c’est celui qui l’a dit qui s’y colle. J’aurais aussi envie de lui demander ce qu’il a voulu dire avec cette drôle de phrase. Si jamais vous le croiser, faites ça pour moi, à ce moment-là. Parfois, dans une vie, ce qu’on appelle ce moment-là est une dure échéance, et parfois ce moment-là est un sublime instant. Privilégions plutôt ce moment-là.
jeudi 16 octobre 2014