#électionsdépartementales #93
A l'approche des futuresélectionsdépartementales, qui se dérouleront en mars prochain, la séance du conseil général de la Seine-Saint-Denis de ce matin risque fort d'être animée. Surtout qu'il y sera question du nouveau grand projet de la majorité : le plan d'investissementpour la petite enfance. Présenté six mois avant les futures échéances, il s'attire déjà les foudres de l'opposition, qui voit là une forme d'opportunisme pur et simple. Car, au vu des résultats des dernières élections municipales et européennes, le département pourrait poursuivre sa mue colorée. Après être passé du rouge au rose en 2008, il pourrait bientôt virer au bleu. Les tractations ont déjà commencé avec des nouvelles règles du jeu liées à la réforme du découpage des cantons dans le département, combinée à celle des conseils généraux, qui deviendront des conseils départementaux. La droite rêve de la présidence
Une situation inimaginable il y a encore un an est devenue tout à fait envisageable. Se basant sur les chiffres des municipales, la droite ambitionne de remporter au moins 10 cantons... sur 21. De là à se dire qu'un seul canton supplémentaire suffirait pour gagner... voilà un pas que Jean-Michel Bluteau, président du groupe UMP au conseil général, se sent tout à fait prêt à franchir. « Les impôts en hausse tout comme le chômage, la société divisée... Tout cela, les gens n'en veulent plus, souligne-t-il. Ils l'ont dit lors de municipales, ils vont le confirmer lors des départementales. »
A l'UDI aussi on voit se profiler ces élections avec gourmandise. « Les habitants ont clairement envie de changement, ils ne veulent plus subir la politique d'austérité de cette majorité, tacle Stéphane Salini, le patron du groupe UDI au conseil général. Et quand on sait que le PS a voulu tuer le PC dans ce département, on se demande comment ils seront capables de s'entendre. » Reste maintenant aux deux formations de droite à s'accorder sur l'ensemble des candidats. Avec la présidence en ligne de mire. L'UMP, avec 11 maires contre 7 pour l'UDI, s'estime mieux placée.
La gauche veut encore y croire
Méthode Coué ? En tout cas, la gauche assure qu'elle a encore des chances de garder son bastion. Stéphane Troussel, président PS du conseil général, se veut confiant et combatif. « Nous avons un bon bilan avec la construction des nouveaux collèges, les aides financières du fonds de péréquation ou encore le plan ambitieux pour la petite enfance, soutient-il. Et puis chaque scrutin est particulier. Quant à la droite, qui n'a aucun projet, elle devrait plutôt se préoccuper de l'abstentionnisme et de la percée du FN. »
Si l'UDI et UMP semblent très proches d'un accord pour prévoir des listes communes, ce ne sera pas le cas entre le PS et le PC. « Nous allons présenter des candidats dans tous les cantons », promet Hervé Bramy, membre de la direction départementale du PC qui n'a pas oublié l'intention de Claude Bartolone, l'ancien patron du département, « d'éradiquer » les communistes. « Le PS n'est plus une force hégémonique en Seine-Saint-Denis. Et puis, nous sommes en désaccord avec sa politique d'austérité. » Le PS devra composer également avec EELV, qui affiche beaucoup plus d'ambitions qu'actuellement (NDLR : 2 élus dont un a remplacé Claude Bartolone, démissionnaire). « Notre représentation actuelle est une anomalie, car nous pesons beaucoup plus que cela, et nous espérerons obtenir 7 ou 8 élus », assure Aurélien Berthou, secrétaire départemental.
Le FN pense obtenir des élus Le FN pourrait présenter des candidats dans tous les cantons. C'est l'ambition de Jordan Bardella, le nouveau secrétaire départemental. Le jeune homme reconnaît une mauvaise campagne aux municipales (trois élus Front national à Noisy-le-Grand et Rosny-sous-Bois) et assure être mieux préparé cette fois-ci. « Nous avons été la première force politique du département aux élections européennes, se félicite-t-il. C'est un signe fort que nous voulons transformer. C'est pourquoi nous avons deux objectifs : être présents au second tour dans un maximum de territoires et emporter au moins un canton. » Source : Le Parisien