À 15 ans, Bénédicte Rouvreau se levait la nuit à cause de l’inspiration et des idées qu’elle ne voulait pas laisser évaporer. Le temps a passé. À l’aube de la quarantaine, cette « fameuse dizaine qui l’effraie à n’en plus dormir », elle s’est remise à écrire.
DE FOLLES NOUVELLES est son premier ouvrage non pas autoédité, mais publié, en début octobre 2014, aux éditions Édilivre (ce « premier éditeur de France » qui facture néanmoins des frais de corrections ou de formatage à ses auteurs).
Ce n’est pas la première fois que notre site Auteursindependants.com accueille un auteur pas non indépendant. La dernière fois, c’était pour parler du dernier livre Entre mes mains le bonheur se faufile d’Agnès Martin-Lugand (qui reste dans notre cœur la première auteure autoéditée en France à avoir vendu suffisamment de livres en toute indépendance pour qu’un gros éditeur s’intéresse à son talent !)
Ici, il ne s’agit pas d’un roman, mais d’un recueil de 11 nouvelles qui ne manquera pas de surprendre ses lecteurs, tout comme il a su m’initier personnellement à l’art de la chute (au point que je me suis mis moi-même à écrire des nouvelles, merci Bénédicte !)
DE FOLLES NOUVELLES : 11 nouvelles percutantes comme un camion, au style tout aussi maîtrisé que prometteur, composé de ces mots « qu’on couche sur un papier, qu’on offre ou qu’on expulse, ceux qui apaisent, ceux qui font mal ».
Tueur Né, Le petit chaperon rouge (cette réadaptation moderne et adulte du fameux conte semble faire l’unanimité des lecteurs), Poivré et Silence and I sont les 4 qui m’ont le plus marqué.
Une seule ne m’a pas surpris dans sa chute… mais tout simplement parce que je l’aurais traitée de la même manière en tant qu’auteur ;-)
Bénédicte a accepté de nous accorder une de ses premières interviews…
1. Bonjour Bénédicte. Alors c’est vrai ? Tu te réveillais la nuit pour écrire, lorsque tu étais ado ? Est-ce qu’il y a eu des auteurs particuliers qui t'ont donné le goût de l’écriture ?
J’ai effectivement commencé à écrire à l’adolescence. Je me souviens me lever la nuit, en cachette, pour vite écrire l’idée qui m’avait réveillée, avant de l’oublier. À cette époque, j’étais davantage attirée par la poésie, elle m’apportait cette liberté de m’évader dont on rêve à 15 ans. Les mots venaient tout seul, je me sentais emportée dans un état d’ébriété poétique.
Maupassant, Zola, Sartre, Gogol, Balzac, Jules Renard m’ont accompagné lors de mon passage à l’âge adulte… Amélie Nothomb, Haruki Murakami, Etgar Keret, Philippe Djianm’ont fait sauter à pieds joints dans la Nouvelle. Aujourd’hui, c’est le genre littéraire qui me correspond le plus, tant dans mes lectures que dans l’écriture.
2. Comment t'est venue l'idée d'écrire ce recueil ?
Je ne me suis pas dit « je vais écrire un recueil de nouvelles ». J’ai écrit des histoires courtes ces trois dernières années, et les ai un jour regroupées par thèmes. C’est de cette façon que le livre est né.
3. Quels sont les sujets, situations et personnages de la vraie vie qui t'inspirent le plus ?
Les sujets qui dérangent m’attirent, ceux qui perturbent et continuent de vivre dans les esprits, même après la dernière page lue. Les personnes de mon entourage m’inspirent également, c’est vrai. Pour le coup je vais taire leurs noms ! La musique est une vraie source d’inspiration aussi, elle me permet de m’approprier totalement l’univers fictif dans lequel je me plonge.
4. Le recueil comporte 11 nouvelles ? D'abord, pourquoi 11, et ensuite peux-tu nous parler de celles qui ont le plus marqué les premiers lecteurs ?
Ah. Tu vas être déçu si tu t’attends à une quelconque explication symbolique autour du nombre 11… Du genre idéalisme, intuition, énergie, inspiration, volonté, courage, mais aussi profonde dualité, lutte intérieure, tension, contradictions, révolte. Je suis gémeaux, tu l’as deviné ?
Bon en fait, le hasard, qui quand on ne lui demande rien fait donc bien les choses, est passé par là. Il se trouve que onze nouvelles traitaient d’un thème commun. Le nombre 11 n’était donc pas recherché
Mes premiers lecteurs m’ont fait un retour très positif sur trois nouvelles plus particulièrement : Le Petit Chaperon Rouge, Silence and Iet Tueur Né. Ces trois histoires sont précieuses pour moi également. Elles m’ont arraché les tripes lorsque je les ai écrites. Ou plus exactement, ma vie à ces moments-là m’arrachait les tripes. J’ai donc mis toute mon âme dans l’écriture de ces nouvelles.
Crédit illustration © Xavier Rouvreau
5. Les chutes de tes nouvelles sont particulièrement réussies. Comment procèdes-tu pour écrire une nouvelle ?
C’est toujours l’idée de la chute qui me fait commencer à écrire. C’est toujours « l’idée », celle qui vient encore la nuit, qui m’embarque dans une nouvelle histoire.
6. Pourquoi avoir choisi de te faire éditer par Édilivre plutôt que de t'autoéditer ?
J’ai trouvé par hasard le lien d’Édilivre sur internet, lorsque je me suis mise à chercher des maisons d’édition. L’idée de maison alternative m’a plu, je leur ai donc envoyé mon manuscrit. L’auto-édition, j’y songe depuis longtemps. C’est malgré tout un concept un peu effrayant, seul dans la jungle, tout ça tout ça…
7. Comment une jeune auteure fait-elle pour faire connaître son livre ?
Tout d’abord, le cercle amical et familial sert de support. Les premiers retours, bien que forcément subjectifs, aident à prendre confiance. Les réseaux sociaux, le bouche à oreille, les premières interviews, les contacts avec les libraires, etc., sont autant de moyens de se faire connaitre.
8. As-tu d'autres projets d'écriture en cours ?
J’ai deux projets personnels en cours d’écriture, un projet de roman en co-écriture, et l’envie de commencer un De Folles Nouvelles Tome 2, peut-être un peu différent. L’idée m’a été soufflée il y a quelques heures par une personne chère à mes yeux, elle fait son chemin dans mon esprit.
J’essaie de participer également à des concours et des appels à textes lancés par différentes maisons d’édition. Cela me force à écrire sous contrainte, de temps comme de thème. C’est un excellent exercice.
9. Et maintenant, puisque tu parles de contraintes, voici un petit exercice de style pour toi ! Peux-tu nous composer un texte de ton cru avec pour contrainte, d’utiliser, dans l’ordre, les premiers mots qui te viendront à l’esprit en complétant les 20 syllabes suivantes :
Bi - Car - En - Con - Me - Ta - No - Ca - Ba - Ap - Se - Fa - Bi - Ma - Cr - Lu - Hi - Lit - Cho - Su
Vous souhaitez participer également ? Participez vous aussi à ce petit exercice, et envoyez-nous votre texte à auteursindependants@gmail.com
Les 3 meilleurs textes seront publiés sur notre plateforme, avec un lien direct vers votre site ou ouvrage à promouvoir.
L’écriture peut être une affaire de gens sérieux qui savent toutefois s’amuser ;-)
Vous voulez découvrir le texte de Bénédicte ?
-> Rendez-vous sur la page Les syllabes imposées, selon Bénédicte Rouvreau.
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Les syllabes imposées, selon Bénédicte Rouvreau Êtes-vous prêt à sortir de votre zone de confort avec Max Piccinini ? Changement de cap ? Chris Simon nous ouvre la boîte de mouchoirs Tout ce pour quoi nous vivonsDE FOLLES NOUVELLES - Bénédicte Rouvreau
L'homme naît bon, c'est la société qui le corrompt. Bon sang ! Que ne donnerais-je pour boire un café avec Jean-Jacques...
Vous voici en possession de tranches de vie de gens ordinaires, des histoires qui divaguent au gré de la folie humaine, aberrante et dérangeante, ou du dérèglement de notre monde, névrosé, délirant. Des nouvelles tantôt sarcastiques, tantôt drôles, souvent dramatiques, toutes liées par ce fil sur lequel le genre humain s'amuse à marcher depuis la nuit des temps, tentant de ne pas déraper. Il faut bien s'y résoudre : parfois, on perd l'équilibre. En voici la preuve.
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