Thomas Thévenoud en conférence de presse le 6 septembre 2014 I ©Dominique Tenza
Thomas Thévenoud, toujours député mais qui n’est jamais revenu dans l’hémicycle depuis sa démission du gouvernement liée à ses déboires fiscaux, a assisté mercredi pour la première fois à une réunion de la commission du Développement durable, dans laquelle il siège désormais.L’ancien député socialiste, désormais non inscrit, était présent pour l’audition du socialiste Serge Bardy sur l’économie circulaire dans l’industrie papetière. "Il est venu en toute discrétion et n’est pas resté jusqu’au bout, sans que cela semble susciter de réactions ouvertes. Peut-être sa présence était-elle liée à l’obligation d’émarger à la réunion du mercredi sous peine de pénalité au bout de trois absences", a déclaré l’élu UDI Yannick Favennec, qui était assis à proximité. Pour le député de la Mayenne, "l’affaire qu’il a déclenchée, dont on n’a pas besoin dans le climat de défiance actuel dans le pays, porte atteinte à l’image de l’institution parlementaire". De son côté, la socialiste Martine Lignières-Cassou, également assise près de son ancien camarade, s’est bornée à dire: "Je l’ai vu, oui. Il n’y a pas eu d’échange avec lui".
D’autres socialistes présents, comme Philippe Nogues, ont affirmé qu’ils n’avaient «pas vu» le député de Saône-et-Loire, qui "n’a pas pris la parole", mais avaient appris sa présence ensuite. "L’affaire Thévenoud reste incompréhensible. Au moins avait-on mis un certain nombre de barrières par la loi, même si on n’évitera jamais totalement les accidents", a ajouté l’élu du Morbihan. "Pour l’image de la représentation nationale, ce n’est pas ce que nous souhaitons", a pour sa part affirmé le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll, interrogé lors du compte-rendu du Conseil des ministres. "Nous souhaitons, et nous l’avons dit, que M. Thévenoud démissionne de son mandat de parlementaire mais il n’y a aujourd’hui aucune loi ou cadre législatif qui nous permette de le "démissionner"".
Le 7 octobre, Thomas Thévenoud avait déjà fait une brève apparition à l’Assemblée pour saluer des chefs d’entreprise de son département, la Saône-et-Loire, qui visitaient le Palais Bourbon, selon des sources parlementaires concordantes. L’élu a retrouvé dès son départ du gouvernement son siège de député, qu’il a refusé d’abandonner malgré son exclusion du groupe socialiste et les prises de position de Manuel Valls et François Hollande.FG