Le Paradis

Par Marymalo
Le cinéma d'Alain Cavalier chemine loin des sentiers battus et cette fois il nous emmène plus loin encore (tout en restant chez lui ou à proximité) sur des voies de traverse au risque de nous y perdre un peu....Etrange, poétique et philosophique, les images et les dialogues n'ont aucune suite logique : un robot (Ulysse) échange (et plus puisque affinité) avec une oie en porcelaine, une jeune fille au visage ouvert et rieur énonce une suite de locutions  à la mode de Prévert, une adolescent prend soin de la tombe d'un jeune paon et en voix off le Christ nous raconte à sa façon certains passages de sa vie (la rencontre avec les disciples d'Emmaus, la descente de croix). Il est beaucoup question de la mort (avec la symbolique de l'hiver) mais dans un univers apaisé (le paradis?) où le réalisateur déborde d'empathie pour les humains, la nature et les objets qui l'entourent. Il réalise son film comme le ferait un peintre abstrait dans un tableau : à nous de rêver ou de penser.