Comment je suis passée de looseuse à populaire

Publié le 29 juillet 2014 par Lizzie

Je n’ai pas toujours été la fille souriante et épanouie que vous voyez sur mon blog. J’eus également ma période noire et celle-ci n’a pas été facile à passer du tout.
Vous avez déjà eu l’impression au moins une fois dans votre vie que vous n’étiez pas à votre place, que vous arriviez comme un cheveu au milieu de la soupe avec tous les regards qui vous scrutent d’un air presque gêné pour vous ? Si vous ne l’avez pas vécu, vous avez de la chance ; pour ceux qui connaissent cette impression, sachez que je l’ai subi cela non stop pendant environ 5 ans (de 11 à 16 ans) de ma vie à chaque fois que je franchissais la porte d’un établissement scolaire. Pourtant je n’avais pas de tare particulière qui m’aurait valu de l’attention. Je n’étais pas méchante, ni bête, ni frimeuse, ni spécialement moche ; j’étais peut être un peu trop gentille et compatissante et c’est surement cela qui me valut la place de « victime de la classe ».
Prise de conscience
Jusqu’à mes 11 ans, personne ne m’avais jamais insulté, ni vraiment embêté. Je n’étais pas la fille la plus populaire du monde, mais j’avais la paix en tout cas. Tout a commencé lors de mon arrivée dans une nouvelle classe. Je ne connaissais pas grand monde mais je ne m’en faisais pas car je pensais me faire rapidement des amis. Le premier jour fut déjà mouvementé. J’étais une petite fille espiègle et j’aimais bien taquiner les autres ; seulement, je n’avais pas encore compris que tout le monde ne comprenait pas le second degré et ce qui devait se présenter comme une plaisanterie s’est transformé en « cassage de gueule ». Je m’étais dit dans ma grande naïveté de petite fille que cela ne durerait pas et que le lendemain serait un autre jour mais je n’avais pas encore compris un autre principe de l’être humain : la rancune.
2 ans de traversée du désert
C’est à ce moment qu’ont commencé les moqueries quotidiennes. Tous les jours des « camarades » m’attendaient à l’entrés de l’école pour me dire que j’étais moche, que je ne servais à rien et me suivaient jusque dans ma classe et cela se poursuivait pendant le cour. Ils pouffaient à chaque fois que je prenais la parole, ils sabotaient mes exposés, ils m’insultaient en plein cour. Cela fut les deux années les plus longues de ma vie ; j’allais tous les matin avec la boule au ventre à l’école en me demandant ce qu’on pourrait bien encore me faire de plus, je passais la pause dans les toilettes pour avoir la paix, et quand je n’en avais pas la possibilité, je me mettait seul dans un coin et je les regardait jouer.Pendant toute cette période de ma vie, je n’avais pas d’amis. Personne ne veux être ami avec la rejetée de l’école car c’est un suicide social que de s’y risquer et à cet âge, personne n’est prêt à se suicider socialement (ou en tout cas je n’en ai pas été témoin).Je crois que le pire dans cette histoire, c’était les enseignantes qui ne bougeait pas le petit doigt pour m’aider malgré mes demandes incessantes. Je crois que je devais aller me plaindre tous les jours ; des fois elles m’accusaient même de dramatiser alors que je ne faisais que raconter les faits. Comme je ne recevait aucune aide de mes enseignantes, j’ai pensé que mes parents réagiraient pareil et donc je ne leur ai rien dit et je faisait comme si tout allait bien. Dans ma tête, j’étais en train de devenir folle. J’avais l’impression que cette situation durerait toute la vie,  qu’on me rabaisserait en permanence et que je n’aurais jamais droit au bonheur. J’étais tellement convaincue de cela qu’à certains moments je me posait en larmes sur le rebord de ma fenêtre et je broyait du noir en arrivant à chaque fois à la conclusion que le suicide n’étais peut être pas une si mauvaise chose que ça.  Cette horreur a quand même duré deux ans… deux ans pendant lesquels aucun de mes sourire n’étais vraiment franc : j’avais perdu mon enfance.
La moche intello avec un appareil dentaire

Le temps a passé et je suis finalement entrée au collège. Je suis arrivée dans une classe dans laquelle je ne connaissais presque personne et j’avais l’espoir de repartir de zéro et d’avoir une vie normale ou du moins meilleure que dans mon ancienne classe. Mais que j’étais naïve ! J’ai vite été relégué au rang de « la moche intello avec un appareil dentaire et des boutons », celle que l’on approche que pour les exposés. En effet, à défaut d’avoir une vie sociale riche, j’avais des notes irréprochables avec 19,5 de moyenne générale et cela ne m’aidait guère socialement d’être la « madame je sais tout ». Je n’avais pas vraiment d’amis mais au moins certaines personnes me parlaient pendant cette période et pas seulement pour m’insulter.
A 14 ans environ, j’ai eu comme une envie de me prendre en main et j’ai commencé à faire attention à mon apparence. Je me maquillais un peu (trop) et je choisissais des habits qui me faisaient ressembler à une personne plutôt normale. Je me suis intégrée peu à peu dans la vie sociale et j’ai commencé à avoir des copines qui me considéraient comme une humaine et pas comme une serpillère sur qui l’on crache. Bien sur, le fait d’avoir une vie sociale qui s’enrichissait a quelque peu baissé ma moyenne mais je restais toujours une élève irréprochable. A cet âge, j’ai commencé à m’intéresser aux garçons et ceux-ci s’intéressaient aussi un peu à moi à mon grand étonnement. Je vous raconterai une autre fois la grande épopée de mes échecs amoureux car cela ferait trop de vous le raconter dans ce billet.
Il y avait toujours des gens dont la mission principale en classe était de me rabaisser plus bas que terre mais au moins j’avais des gens qui me soutenaient et à qui je pouvais parler. C’est à cette époque que j’ai rencontré mes deux meilleures amies.
Les miracles existent
Il y a eu un enchantement lors de l’été qui séparait le collège du lycée, comme quand la marraine la bonne fée transforme la citrouille en un carrosse brillant. Mes boutons se sont un peu dissipés, j’ai minci, j’ai grandit, j’ai enlevé mon appareil dentaire, j’ai fait un blanchissement des dents, ma poitrine à poussé, mes cheveux se sont disciplinés, mes yeux se sont même agrandit (je ne sais toujours pas comment, mais c’est vrai). J’ai tellement changé pendant cet été là que personne ne m’a reconnu à la rentrée, même les gens que je côtoyais au quotidien. C’est bien la preuve que les miracles existent (lol).
J’ai commencé à attirer les garçons par dizaines et les jalousies par millier et cela étais vraiment tout nouveau pour moi. Cela ne se passait pas très bien dans ma classe de nouveau mais c’était plus une affaire de jalousie que de vraies brimades je crois. J’en souffrais quand même car les blessures de mes années passées ne s’étaient pas refermées et j’étais encore un peu vulnérable. A défaut de me faire traiter de moche (ça devenait ridicule de me dire que j’étais moche à ce stade), les gens ont commencé à me traiter de salope. Il y a eu des tonnes de rumeur comme quoi j’avais couché avec un tel ou un tel alors que j’étais encore vierge et que je n’avais embrassé qu’un garçon une fois (oui les rumeurs sont vraiment infondées parfois). Ce ne fut pas facile pour moi de m’habituer aux jalousies car je n’avais attisé que la pitié jusqu’à ce moment-là. A partir de cette époque, j’ai perdu beaucoup de soi-disant amies pour des histoires de garçons : La fille aimait un mec, le mec m’aimait et moi je m’en fichait du mec. Ensuite la fille me haïssait et me pourrissait par derrière. Je m’étais presque habituée à cette pratique qui était un peu devenue une routine dans ma vie de jeune fille.
Sur un long fleuve tranquille
A 16 ans j’ai eu mon premier amour à sens unique et je suis tombée dans l’anorexie à cause de cela et aussi à cause des rumeurs qui étaient usantes à force de les entendre dans la bouche de tout le monde. J’ai aussi eu mon premier petit copain et ma première rupture douloureuse. A l’école je ne me sentais toujours pas à ma place mais au moins j’avais une vie sociale et des amis.Je crois que toute ma vie s’est réglée à l’aube de mes 17 ans. J’avais des problèmes d’ado normalement constituée mais tout étais plus ou moins gérable dans ma vie.
Maintenant j’ai 19 ans et j’ai pris énormément confiance en moi. Aucune critique ne m’atteint et je suis très populaire auprès de mes amis et auprès des autres. J’attise toujours un peu la jalousie mais je m’y suis faite. Maintenant ma vie est vraiment un long fleuve tranquille et plus rien n’a le pouvoir de me blesser émotionnellement comme je l’ai été auparavantFinalement je crois que ces années à me faire rejeter de tous les côtés ont forgé la fille forte que je suis aujourd’hui. Je suis fière d’être celle que je suis devenue et je ne changerais pour rien au monde mes mauvaises expériences car j’apprécie d’autant plus ma vie actuelle. On n’est jamais assez conscient de la chance que l’on a et je pense que les mauvaises expériences nous permettent d’être d’autant plus heureux par la suite. Tout cela aussi pour vous dire que tout peut s’améliorer dans la vie et que rien n’est jamais perdu.
Voilà pour la petite histoire. Dans un autre billet, je vous donnerai des petites astuces pour éviter de vivre un long calvaire comme le mien. Et vous, comment s’est passé votre adolescence ?