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Jacob, Jacob, Valérie Zenatti

Par Laurielit @bloglaurielit

jacob-jacob-zenatti-couvJacob, Jacob...on m'en a parlé puis une collègue m'a prêté le livre. Vendredi dernier, lors d'une soirée à la médiathèque consacrée à la rentrée littéraire, il y a eu deux avis très positifs. "Livre touchant"...alors je me suis forcément laissée tenter.

Je suis très rapidement rentrée dans le livre, embarquée dans la famille de Jacob. Jacob a 19 ans, il est encore à Constantine, dans la maison familiale où ses frères, leurs femmes et enfants vivent. Jacob est un jeune homme plein de vie, qui manifeste ses émotions, fait rire ses cousines, s'occupe même la nuit de la petite de 4 ans qui a des crises de somnambulisme. Dans cette maison, il est adoré. Il est cultivé, il est beau, il chante, c'est un homme...car les femmes ont la vie dure, ne peuvent parler ni manger à leur faim. Alors quand Jacob est appelé à faire l'armée, tout le monde est triste et se console en se disant qu'il va revenir vite. Mais lui, quand il bascule dans ce monde où on les déguise en soldat, il découvre la dureté, la faim, le froid, les humiliations.

"Monsieur Baumert leur a menti, ou s'est trompé, les heures passées à mémoriser des poèmes n'ont servi qu'à obtenir de bonnes notes, et le sergent-chef se fiche de leurs notes, il aurait même tendance à humilier un peu plus ceux qu'il appelle les fortes têtes et qui étaient auparavant des élèves studieux."

Ils partent en guerre, aider les troupes américaines à libérer la France du joug des allemands. Ils en tuent des allemands, libèrent des villages, font la fête pour mieux repartir au front le lendemain.

"...on peut se permettre des perdre des hommes pour une victoire, mais pas pour une défaite..."

Avec Jacob, on découvre donc cette libération progressive de la France, cette France qui avait décidé que certaines personnes n'étaient plus les bienvenues sur son sol, qui avait refusé les juifs d'Algérie dans ses écoles sous le régime de Vichy, et qui a rappelé les algériens et les marocains à sa rescousse. On vit aussi l'attente, le questionnement incessant, le poids de l'absence de nouvelles de sa maman. La grande majorité du livre m'a donc vraiment embarquée et je n'ai pas pu le lâcher, vivant chaque page, chaque mot, chaque sensation avec Jacob. J'ai beaucoup ressenti de douleur avec le personnage de Madeleine, personnage secondaire mais qui souffre terriblement de la condition de la femme à cette époque, sujet qui m'a beaucoup touché et que j'ai trouvé très bien traité par Valérie Zenatti.

Mon petit bémol va au dernier tiers du livre, partie du livre où l'auteure traite de la guerre d'Algérie et de la fuite de la famille de Jacob. Je m'étais attachée aux personnages, à Jacob, à leur vie à Constantine et l'ellipse de temps entre la fin de la seconde guerre mondiale et la fuite de la famille en 1961 a été traitée trop vite selon moi. J'aurais aimé davantage comprendre ce qui s'était passé dans cette période. J'ai été un peu perdue parmi ces personnages qui avaient tant changé en si peu de phrases. Mais peut-être étais-je trop attachée à eux en 1945.

Globalement donc un livre effectivement touchant, où on s'attache au personnage de Jacob, où l'amitié et l'amour ont leur place aussi. Je ne vous expliquerai pas pourquoi ce "Jacob, Jacob", car pour moi cela fait partie de la découverte d'un livre et j'aime ce moment où l'on comprend enfin le titre, passage que j'ai bien aimé ici. L'écriture de Valérie Zenatti est simple, sensible, d'autant que cela relate en partie son histoire familiale.

L'avis de Saxaoul avec qui j'ai la joie de partager cette lecture aujourd'hui.


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