Les Éditions Ypsilon poursuivent leur très beau travail d’édition autour de l’œuvre d’Alejandra Pizarnik. En cet automne, parution de Textes d’ombre, dans une traduction d’Etienne Dobenesque.
Sous ce titre de Textes d’Ombre sont réunis les derniers projets d’Alejandra Pizarnik, c’est-à-dire les derniers recueils ou ensembles de textes composés ou rassemblés par elle en vue d’une publication. Pour la plupart inédits en français, ces écrits ont été rédigés les deux dernières années de sa vie, entre 1970 et 1972.
III
le centre
d’un poème
est un autre poème
le centre du centre
est l’absence
au centre de l’absence
mon ombre est le centre
du centre du poème
. /
VII
Tu couvres d’un chant la fêlure.
Tu grandis dans l’obscurité comme une noyée.
Oh couvre encore de chants la fissure, la fêlure, la déchirure.
. /
VIII
dans le midi des morts
princesse-parage-sans-soleil
mange du charbon
mange du chiendent
. /
XVIII
mots réflexes qui seuls se disent
en des poèmes qui ne coulent pas j’échoue
tout en moi se dit avec son ombre
et chaque ombre avec son double
Alejandra Pizarnik, Textes d’ombre, traduction Etienne Dobenesque, Ypsilon.éditeur, 2014, pp. 11, 15, 16, 26,
Alejandra Pizarnik dans Poezibao :
Bio-bibliographie, extrait 1, extrait 2, extrait 3, extrait 4, Journaux 1959-1971), ext. 5, « Jeu tabou », ext. 6, ext. 7, ext. 8