Samba // De Eric Toledano (Olivier Nakache). Avec Omar Sy, Charlotte Gainsbourg et Tahar Rahim.
Après Intouchables (car il faut bien faire la promo sur quelque chose), Eric Toledano, Olivier Nakache et Omar Sy vont travailler à nouveau ensemble et c’est pour le compte de Samba, un film sur un sans papier dont la vie va basculer lors de sa rencontre avec Alice. C’est une histoire de rencontres extraordinaires encore une fois comme ce que le trio avait déjà pu faire et être dans Intouchables. Ce n’est pas une mauvaise idée que de s’intéresser à un sujet social, surtout sous un angle particulièrement touchant. Le but n’est pas de s’engager politiquement ou socialement, mais tout simplement de raconter le coup de coeur d’une femme et d’un homme l’un pour l’autre. Je pense sincèrement que Charlotte Gainsbourg et Omar Sy sont parfaits chacun dans le rôle qui leur incombe et l’histoire que l’on nous raconte est bien plus grave que celle de leur précédent film, travaillée avec un certain charme et sans pathos. L’atout de Toledano et Nakache c’est le mélange entre l’humour et l’émotion, qui fait des étincelles tout simplement. Je dois même avouer que j’aurais adorer en voir beaucoup plus. On sent qu’Intouchables est passé par là et que le duo tente de recréer le même phénomène dans une configuration sociale différente mais bon, c’est réussi et l’on ne peut pas le nier.
Samba, sénégalais en France depuis 10 ans, collectionne les petits boulots ; Alice est une cadre supérieure épuisée par un burn out. Lui essaye par tous les moyens d'obtenir ses papiers, alors qu'elle tente de se reconstruire par le bénévolat dans une association. Chacun cherche à sortir de son impasse jusqu'au jour où leurs destins se croisent... Entre humour et émotion, leur histoire se fraye un autre chemin vers le bonheur. Et si la vie avait plus d'imagination qu'eux ?
Samba est un film bien plus intéressant que son prédécesseur, notamment car Eric Toledano et Olivier Nakache prennent le temps de raconter leur histoire sans jamais chercher à trop en faire. Bien au contraire, c’est pour cela que l’on rit aussi bien que l’on pleure. C’est un beau film aux émotions partagées entre les personnages et le spectateur. Ce n’est pas donné à tous les films de pouvoir faire ça mais Samba parvient à le faire car tout est fait avec un certain sens de la mise en scène ou même du tact, tout simplement. On retrouve aussi ici un film avec une véritable ambition que est celle de faire quelque chose de différent de Intouchables, avec une histoire propre et des personnages ancrés dans une société qui ne semble pas vouloir d’eux. Cela passe par un sans papier qui rêve de la France comme une terre d’asile mais qui ne parvient malheureusement pas à accéder à son rêve ou encore une ancienne cadre RH qui a fait un burn out et qui ne comprenait plus vraiment le monde dans lequel elle vivait tant son boulot l’avait complètement changé. Je dois avouer que j’espère ne jamais tomber dans la dépression dans laquelle est bômée Alice.
Cela doit être terrible de faire un burn out et Charlotte Gainsbourg (Nymphomaniac à lequel on pourrait croire que Samba fait une référence quand elle parle de thérapie par le sexe dans le film, sous un angle humoristique bien évidemment) qui est très présence ces derniers temps sur le grand écran prouve que ce rôle était parfait pour elle et à la mesure de son talent. Un talent qu’elle exploite à bonne dose, sans jamais trop en faire. Finalement, Samba est un bon film mais pas le film brillant que l’on aurait peut-être eu avoir envie de voir. Il est à la fois meilleur et moins bon que Intouchables, sur des points totalement différents les uns des autres. Mais Samba résonne malgré tout comme une danse, aussi tragique soit-elle parfois, mais aussi belle et mélodieuse qu’elle puisse être également à certains moments. Ce qu’il y a de merveilleux avec le style du duo Toledano et Nakache dans le cas de Samba c’est qu’ils ne cherchent jamais à faire un film trop plein d’émotions ou trop plein de comédie. La dose est juste et je pense que c’est ce que l’on va avoir envie de retenir sans compter que Omar Sy peut déjà imaginer être en lisse pour un César…
Note : 8/10. En bref, un joli film social, jamais dans le surplus, toujours juste.