Alchimie du pyr - Poétique du pire

Publié le 14 octobre 2014 par Tudry

Alchimie du Pyr.

(fut le titre envisagé pour ce qui, finalement,

deviendra la chanson-poème sonique

"Poétique du pire" interprétée et enregistrée par

Lonsai Maïkov et Jean-Louis Costes)

Costes en concert à Rennes, 7/12/2013, avec T.Jolif-Maïkov au mixage 

(photographie Tarik M.)

Que vis-tu mon aimé ?

Nu tu gis sur le bitume sale,

plus mort que vif

que vis-tu que vis-tu

mon aimé

mon aimé

mon aimé

Mais ta peau s'enorgueillit de réfléchir les étoiles

tu luis

une cosmographie s'étend sur tes flancs

Alangui, blafard

tu tangues au-dessus des cratères blancs

au dedans tu éructes

tu hoquettes

des vers tranchants

Arpente les rimes

avec ton poing entre tes dents

le secret crisse

dégoûtant

et ton sang glisse

toujours plus loin

Il devient ce qu'il n'était point

une étoile noire

reflétée dans une mare

qui éternise son agonie

dans les longs couloirs

d'un ciel plat

Ta chair s'épuise et s'amenuise

tes sens éclatent et se répandent

jusqu'à l'éther

détisse l'abyme

claque

défait l'orage

Frisson de cataclysme émacié

tes genoux étoilés

zigzaguent, zodiacales

ça tangue, c'est bancal

ces colonnes en pelotes de nerfs

assoiffés

Cours, cours dans le souffle rose

de l'aurore qui s'effondre

A l'aube le soleil qui se lève

s'enfonce comme un pieu en toi

et ton cœur qui bat

souffre rose brasier

souffre souffre mercure

effluve saveur de sagesse griffue

et ta chair pâle

émerge allumée

cours vers la rose des cieux embrasés

A l'est le sombre glacier

te cède l'abri de son gouffre

amour amour amour

rose souffre brasier

les iris s'éclipsent

jusqu'à s'effondrer

à l'ouest, embarrassé de chimères malfaisantes

à l'aurore étamée

les scories du ciel réclament

ton haleine foudroyée

cours cours

au brasier mon souffle rose

éthanol

détisse les abysses moroses

des ondes des rêves atrophiés

dans ton éveil décomposé

libère les graines spermatiques des choses

fissure la gangue noire

souffre

brasier

amour amour amour craque l'insoumis

mon corps inanimé... dérive l'importun

tu gis, plus vif que mort défigure l'importante stance

avec ta langue fissure la gangue le pire va advenir

le pire est à venir, mon aimé

bel

esprit

igné   

(Thierry Jolif-Maïkov)