Le Fonds monétaire international (FMI) félicite l’Algérie pour s’être conformée à ses recommandations pour l’année 2013. Bon élève du FMI, le pays devrait cependant pouvoir faire encore mieux selon l’institution de Bretton Woods.
"l’Algérie a intérêt à maitriser ses dépenses courantes", selon le FMI (photo DR) ALGÉRIE. À l’issue de son séjour en Algérie et des rencontres qu’il a eues avec les autorités du pays, au titre de l’article IV des statuts du FMI, le chef de la mission du FMI en Algérie, Zeine Zeidane, s’est dit satisfait de l’état général des finances et de l’économie du pays.
Au niveau financier, Zeine Zeidane a relevé que le niveau de réserves de change correspond à trois années d’importation. Sortie depuis plusieurs années déjà de la spirale infernale de l’endettement, l’Algérie a un faible niveau d’endettement extérieur, soit moins de 2% de son Produit intérieur brut (PIB).
Le chef de la mission du FMI a par ailleurs précisé que le taux de change pratiqué était dans les normes et que l’inflation restait maitrisée à moins de 2%.
Sur un plan économique, le FMI affirme que le PIB devrait atteindre une croissance de 4% en 2014, en augmentation par rapport aux 2,8% obtenus en 2013.
Le tableau s’avère d’autant plus positif que Zeine Zeidane relève que le secteur des hydrocarbures se trouve en expansion pour la première fois depuis huit ans, alors que la croissance d’autres secteurs " demeure porteuse" , notamment ceux du BTP et des services.
Le chef de la mission du FMI en Algérie n’avance pas de chiffres précis à propos du chômage. Celui-ci est traditionnellement considéré par le FMI et les autorités algériennes comme maitrisé puisqu’il se situe au-dessous des 10%, même si le chômage des jeunes reste élevé aux yeux des deux partenaires.
Des sujets de préoccupation
Zeine Zeidane (photo DR) "L'Algérie se trouve dans une situation enviable car elle a constitué, au fil des années, une marge de manœuvre considérable sur les plans de sa situation financière extérieure et budgétaire grâce à sa richesse en hydrocarbures" a affirmé Zeine Zeidane.Le chef de la mission du FMI note que le Fonds de régulation des recettes (FRR) dispose d’un solde considérable, mais que 50% des dépenses courantes sont financées par les revenus pétroliers.
Il n’en demeure pas moins que la poursuite du déficit budgétaire, qui devrait atteindre les 6% en 2014, et la chute des recettes d’exportations des hydrocarbures alliées au maintien d’un niveau élevé de dépenses publiques inquiètent le FMI.
Zeine Zeidane considère que cette situation délicate n’est pas alarmante. Mais il indique qu’elle pourrait devenir préoccupante voire "négative à long terme" .
Les propositions du FMI
Le tableau dressé de l’état des finances et de l’économie algérienne amène le FMI à préconiser une série de mesures qui s’inscrivent dans la logique traditionnelle de cette institution.Zeine Zeidane demande aux autorités de faire preuve de davantage de discipline en matière de dépenses en instaurant une règle budgétaire pour gérer les recettes provenant des exportations d’hydrocarbures. Il conviendrait ainsi de plafonner le recours aux disponibilités du FRR pour la couverture du déficit budgétaire.
Alors que l’actuel prix de référence du baril de pétrole pour l’élaboration de la loi de Finances s’élève à 37$, le FMI préconise de définir un prix de référence plus proche de celui du marché international.
Le FMI souligne que "l’Algérie a intérêt à maitriser ses dépenses courantes" et à orienter les investissements vers le secteur de la production en vue de créer davantage d’emplois.
La stimulation des investissements passe selon l’institution de Bretton Woods par une réforme du marché financier afin de faciliter l’accès au crédit, en particulier pour les PME.
Enfin, le FMI demande au gouvernement algérien de limiter la règle des 51/49% qui restreint selon elle " l’investissement étranger" dans le pays aux secteurs stratégiques (hydrocarbures, TIC…) et de simplifier et lever les contraintes sur les procédures liées aux Investissements directs étrangers (IDE) en créant, en particulier, un "véritable guichet unique" .
Les autorités algériennes ont annoncé dernièrement l’extension de la règle des 51/49% au commerce de gros et de détail.
Maitrise des coûts et flexibilité en matière sociale
Le FMI considère que la masse salariale de la Fonction publique demeure « trop importante ». Il propose donc de la maitriser en évaluant la valeur salariale par rapport à la productivité afin d’améliorer la compétitivité et l’attractivité de l’économie algérienne.Zeine Zeidane prône également la réduction de la rigidité du marché du travail par la mise en place de mesures et de dispositifs de soutien et d’accompagnement des chômeurs.
À propos du Code du travail, l’institution de Bretton Woods considère qu’il devrait encourager les employeurs à recruter en introduisant plus de souplesse sur le marché du travail.
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