On défend les auteurs bec et ongles, ils sont les enfants faibles du bout de la chaîne du livre. C’est vrai. Mais ce n’est pas une raison pour faire passer les maisons d’édition pour les gros méchants. Je ne me lance pas dans un plaidoyer, je veux seulement vous donner des visages reconnaissants à reconnaître :
Pierre Foglia – 10 livres… pis, vite !
Notre chroniqueur indestructible et mordant vient encore de trouver une manière de parler littérature et la parsemer de titres québécois. Il nous envoie à un devoir amusant tandis que lui l'a bien sûr fait.
D’auteur inconnu
Le plus dur, c'est la couvaison. Bien que malaisé, sortir un oeuf n'est pas une tâche impossible. C'est après que ça se corse, quand il faut le reconnaître comme sien et vivre avec, quand il faut l'aimer, le bichonner, le rouler jusqu'aux sommets où trône l'éditeur et ensuite, lorsqu'il est enfin prêt à faire sa vie, le jeter dans la fosse aux critiques. Tout cela demande davantage d'inconscience que de talent. [...] La capacité de lancer un livre ordinaire aux côtés de chefs-d'oeuvre - qui sont tout de même rares - dépend de la dose d'humilité qui vous habite, autrement dit de votre façon de brider le narcissisme. Une fois qu'on a vraiment, mais vraiment tout donné, il faut fermer les yeux sur les défauts de fabrication et être content.J’ai trouvé ce paragraphe si juste ! Mais je n’ai pas inscrit le nom de l'auteur, j’ai failli ne pas le publier à cause de cette omission. Ce serait dommage, alors je le publie avec l’espoir fou que l’auteur s’identifie. À moins qu'il était anonyme et que je ne m'en souvienne plus.
Éloge de la littérature québécoise
Il n’y a pas que le douze août pour souligner la littérature québécoise, Karine Minier a initié Québec en septembre dont c’était la troisième édition. Laurence Valentin en a fait un bilan de 183 livres où vous pouvez piger des titres. Une initiative n'attend pas l'autre pour promouvoir nos livres québécois : « Québec-o-trésors ». Je compte y participer. Je vais en parler dans un billet exclusif à cette cause grandiose, par contre, si vous êtes pressés, allez-y joyeusement, je pense même que vous pouvez encore vous inscrire.
Une participante de Québec en septembre a écrit le 1er octobre un billet qui explique pourquoi elle aime la littérature québécoise, malgré ce qu’en dit « Le Monde ». J’ai beaucoup aimé et l’ai même pris comme un hommage ! J’espère que vous serez tenté de la lire, elle se nomme Argali.
Courte Échelle en mauvaise posture
Il faut savoir que je prépare à l’avance mes chroniques Vrac, je glane ici et là des nouvelles dignes d’intérêt. Celle-ci est maintenant dépassée, déjà. On parlait d’agonie, on la dit maintenant morte. Déjà. Après 35 années à servir notre jeunesse, La courte Échelle ne sera plus, que les enfants que nous avons été et ceux que avons enfantés aient son âme, si aucun sauveur ne se pointe. La faillite s’annonce d’envergure, puisque même la générosité du public ne serait pas suffisante.
Marsi et son Colis
Colis 22 nous entraîne dans une enquête hors du commun menée par des personnages aux noms de planète. Entre un chien entêté, des faux appels à la bombe et une patronne insatisfaite, ils ont entre les mains ce colis très recherché pour lequel certains sont prêts à tuer. Curieux de savoir ce qui s'y cache?
Marsi dessine cet album comme on écrit un roman policier, parsemant chaque case de moult détails. Il nous raconte une histoire surprenante avec une fin inattendue où on suit avec plaisir ses personnages du quartier Saint-Sauveur au Château Frontenac. Son souci du détail dans les décors tout en noir et blanc et son talent de conteur lui permettent d'embarquer le lecteur dans son univers insolite.
En librairie (au Québec) le 21 octobre - 160 pages - noir et blanc - 19,95$
J'aime le résumé final que La Pastèque. Rempli de promesses !À noter que nous ne l'avons pas encore tenu entre nos mains.