Quelques lecteurs, dont Langis, s’inquiètent de la forte volatilité des bourses. « …Avec ce qu’on voit à la bourse, je pourrais laisser l’argent de mon CRI dans un compte à intérêt quotidien pendant quelques semaines? »
Non Langis, ce n’est pas une bonne idée. Aucun fonds de pension sérieux ou gestionnaire professionnel ne s’amuse à deviner les mouvements des marchés. Les titres boursiers sont-ils à des niveaux trop élevés? Tout est relatif. Par rapport à son creux de mars 2009, il est vrai que le S&P500 a gagné plus de 100%, mais, par rapport au sommet d’avant la crise atteint en décembre 2007, l’indice phare de la bourse américaine n’a fait qu’un gain de cumulatif de 28%!
Selon moi, le plus révélateur des indicateurs de valeurs des actions est le ratio Cours/Bénéfices. En ce moment, pour le S&P500 il est de 19. Sa moyenne historique est de 15,5, mais en 2002 il était de 45 et à l’automne 2009 il atteignait un sommet inégalé de 123. C’est ce chiffre et non la valeur de l’indice qui doit inquiéter. Nous en sommes donc très loin, car l’économie réelle aux États-Unis s’améliore de semaine en semaine sans surchauffe ou exubérance.
On dit que la bourse peut corriger. Et puis après? C’est comme si je vous dis qu’il se peut qu’il y ait de l’orage à l’automne. C’est possible et ce serait bien normal. Avec un portefeuille diversifié en liquidités, obligations de sociétés et en actions qui versent de bons dividendes vous avez un tout-terrain qui passera sans embûche à travers tous les cycles. Les corrections et krachs ne seront que des occasions d’achat et de rééquilibrage du portefeuille.
Si malgré mes explications vous êtes encore craintif, alors tenez-vous loin des fonds indiciels et évitez les titres qui les composent. Sans blague, tous les yeux sont tournés sur le S&P 500 (qui ne contient que 500 compagnies). Il y a 39 500 autres compagnies publiques dans le monde et elles ne fluctuent pas toutes en même temps. Il y a toujours de bonnes occasions ailleurs et à tout moment.
Enfin rappelez-vous que celui qui conserve ses placements fera toujours plus de rendement à long terme que celui qui multiplie les transactions au grès des manchettes et prophètes de malheur. Vendre et acheter sur des rumeurs n’enrichit que ceux qui empochent des commissions lucratives.
À retenir
- Rester investi est plus payant que de tenter de deviner le marché
- Le ratio cours/bénéfice indique si un titre est cher ou pas
- Le ratio C/B actuel du S&P500 est de 19
- Son pic historique est de 123 atteint en 2009
- Si les indices boursiers vous font peur, optez pour la gestion active
- Si vous êtes craintif, choisissez des portefeuilles diversifiés ou de répartition d’actifs