Octobre 2014, mois que l’on était impatient de découvrir notamment en raison de sa fournée d’albums conséquente et plus particulièrement pour l’un d’entre eux : NehruvianDOOM, album collaboratif entre MF DOOM (qu’on ne présente plus) et son nouveau protégé : Bishop Nehru.
Au total, NehruvianDOOM se compose de 8 morceaux (9 en comptant l’intro) pour une durée avoisinant les 30 minutes. En somme, un format court – concept de plus en plus récurent – mais qui demeure insuffisant pour laisser exploser toute la créativité susceptible d’émaner des deux artistes. Cependant le résultat n’en demeure pas moins plaisant à l’écoute.
Car au final, NehruvianDOOM est un album que l’on écoute d’une traite et que l’on n’hésite pas à relancer après chaque écoute. Son résultat ne déçoit pas et permet au jeune Bishop Nehru (18 ans seulement) de confirmer son talent. S’il s’avère autant mis en lumière, c’est en partie grâce à la place que lui laisse MF DOOM pour s’exprimer. Ce dernier, comme à son habitude, préfère se tapir dans l’ombre en y attendant son heure, afin d’en mieux resurgir et déverser ses couplets ciselants. Mais cet effacement volontaire (ou presque ?), marque surtout le passage de relai entre le maître (Bishop Nehru n’avait que 3 ans quand sortait Operation Doomsday, 1er opus de MF DOOM en 1999) et l’élève sur des titres tels que OM, Caskets, Great Things, Disastrous.
Pour trouver MF DOOM, il faut d’avantage tendre l’oreille vers les instrus et multiples références concernant un certain Metal Fingers (son nom de producteur). Une production qui demeure assez classique dans l’ensemble, à raison cependant de connaître au préalable le travail de MF DOOM. La production de grande facture permet ainsi de se plonger immédiatement dans l’univers du disque et d’appuyer la dextérité du flow de Bishop Nehru, confirmant là l’exercice de style (à savoir, être produit par DOOM) auquel on avait déjà eu droit sur son tout premier projet Nehruvia : The Mixtape avec le titre Lemon Grass.
Ainsi, du début à la fin l’album marque très clairement son attirance rythmique pour cet âge d’or du hip-hop. Le résultat s’avère bon, que l’on connaisse ou non le travail respectif de chacun des deux artistes qui réalisent avec NehruvianDOOM une collaboration aboutie.