Dans cet article "Les violences faites aux femmes sont-elles des faits-divers", était évoquée l'existence d'une charte journalistique espagnole sur la manière de traiter les violences faites aux femmes.
Une twitta m'a très gentiment proposée de traduire la charte, la voici. Les journaux français pourraient se pencher avec profit sur cette charte.
Charte à l’usage des journalistes sur la rédaction d’un articles concernant les violences faites aux femmes
Chartre rédigée par Pilar Lopez Diez, professeure à l’université Complutense de Madrid et chercheuse en «Politiques de genres et moyens de communication» à l’Instituto de la Mujer.
- Nous utiliserons les termes de "violence de genre", "violence machiste", "violence sexiste" et de "violence masculine contre les femmes", dans cet ordre de préférence. Nous rejetons les expressions "violence domestique", "violence au sein du couple" et "violence intrafamiliale"».
- La violence de genre n’est pas un fait divers, mais un problème de société. Pour cette raison, nous ne lui réserverons pas ce type de traitement. Nous ne publierons ni photos ni détails morbides.
- 3. Jamais nous ne permettrons l’identification des victimes, ni ne donnerons d’informations qui peuvent leur porter préjudice; à elles ou à leur entourage.
- Nous respecterons en toute circonstance la présomption d’innocence des agresseurs. Mais une fois que la sentence de condamnation sera prononcée, nous les identifierons dûment avec comme élément prépondérant, la sentence, que nous nous devons d’essayer d’inclure dans le titre [de l’article].
- Jamais nous ne chercherons de justifications ou de « raisons » (alcool, drogues, disputes…). La cause de la violence de genre est le contrôle et la domination que les hommes exercent sur leurs compagnes.
- Nous éviterons les opinions des voisins ou de l’entourage familial qui n’ont pas été des témoins directs des faits. Dans tous les cas, jamais nous ne recueillerons de témoignages positifs sur l’agresseur ou le couple.
- Nous essayerons de privilégier les témoignages des personnes expertes en la matière. Il faudra donner la priorité aux sources policières et judiciaires. Nous ne devons pas informer dans l’urgence et la précipitation.
- Nous intégrerons les témoignages de victimes de violences uniquement quand celles-ci ne se trouvent pas dans une situation d’urgence ou sous l’influence de tout type de pressions extérieures.
- Nous dénoncerons aussi tous les appels continus à la violence (agressions, maltraitances psychologique, même si ceux –ci n’ont pas mené à un décès).
- Nous devrons toujours intégrer dans l’article le numéro de téléphone gratuit d’aide aux victimes [Violence femmes info 3919] ou tout type d’informations qui pourraient être utiles aux femmes.