49ers 31 Rams 17
Eh oui, il faut remercier la pluie qui a cancellée le base-ball à Kansas City pour la diffusion de cette partie. Bravo à RDS 2 qui s’est rapidement ajusté et qui a présenté le match de football à la place du base-ball. De son côté, TSN présentait la rencontre sur quelques-unes de ses chaînes, mais pas sur celles disponibles pour la majorité des Québécois, soit TSN 2 et TSN 5.
Explication : En panique après avoir perdu les droits nationaux de hockey, TSN (et dans une moindre mesure RDS) se sont rabattus sur des miettes qui n’intéressent personne, mais qui ont le gros avantage pour eux d’être du hockey. Les droits régionaux des Senateurs d'Ottawa constituent un bon exemple de cela. La chaîne câblée anglophone présentera donc plus de 50 matchs des Sénateurs sur leur chaîne régionale (TSN 5). Par un malheureux découpage territorial sans doute causé par la connaissance nulle de la province qui caractérise les médias anglais, le Québec fait partie de la région des Sens. Donc, chaque fois qu’Ottawa jouera sur les ondes de TSN un lundi soir, nous n’aurons pas de football en anglais, à moins que vous n’ayez accès aux 5 stations de TSN. On ose espérer qu’ils s’ajusteront en cours de saison, mais j’en doute fortement. Tsé le hockey au pays de la reine…
Bon, revenons au match, qui, par un drôle de hasard, met aux prises les 2 mêmes villes qui s’affrontent présentement en finale de division de la ligue nationale de base-ball. D’ailleurs, St-Louis est peut être un des rares endroits où la balle est plus populaire que le ballon ovale. Faut dire que les Rams n’ont pas donné grand-chose à se mettre sous la dent à leurs partisans au cours des dernières années et encore ce soir, je suis incapable de nommer les principaux joueurs offensifs des béliers sans un peu d’aide d’internet. En fait, à l’exception possible des Jaguars, je ne pense pas qu’aucune équipe passe plus sous le radar médiatique que les Rams dans la NFL. Un trou noir…
Par contre, Austin Davis (ça c’est le quart-arrière) s’arrange pour se faire connaître au premier quart et il mène deux très belles poussées pour des majeurs qui donnent les devants 14-0 aux locaux. Le second touché, inscrit sur une feinte de course qui confond complètement la défensive du Frisco sur un 3e essai et une verge, est particulièrement beau. Par contre, San Francisco revient graduellement dans le match et ils bénéficient d’une pénalité fantôme contre le TE Jared Cook pour reprendre la roche en fin de demie. C’est alors que le point tournant de l’affrontement survient, soit une bombe de Kaepernick vers le gériatrique Brandon Lloyd qui se transforme en touché de 80 verges. Comment le demi de coin Janoris Jenkins a-t-il pu mordre sur la feinte de Lloyd avec 20 secondes à jouer avant la pause, lui-même se le demande sans doute encore. Sauf qu’avec ce majeur, les Niners, complètement dominés pendant les 30 premières minutes, retraitent au vestiaire en retard de seulement 4 points et ce sont eux qui auront la balle en premier au retour des vestiaires.
Comme de fait, c’était presque écrit dans le ciel, San Francisco ne laisse pas de chances aux Rams. Ils inscrivent des touchés lors de leurs 2 premières poussées du 3e quart pour prendre les devants 24-14. St-Louis réduira l’écart grâce à un placement et auront une dernière chance dans les 2 dernières minutes, mais Dontae Johnson intercepte le relais de Davis et le scelle l’issue du match en le ramenant dans la zone de buts. Victoire des Niners 31-17. San Francisco continue son « pattern » qui consiste à gagner malgré des prestations en demi-teinte. Malgré tout, leur fiche de 4-2 les positionne devant Seattle dans la NFC Ouest. Quant aux Rams, leur défensive ne génère plus de pression (Robert Quinn n’a toujours pas de sack) et le talent offensif fait cruellement défaut. Ils se battent courageusement, mais la saison sera longue.
Les dernières réflexions
AFC Nord : une lutte à 4 : Il n’y a que quelques semaines, l’AFC Nord semblait le domaine exclusif des Bengals, mais avec les résultats du week-end, force est maintenant de constater que nous aurons une lutte à 4 pour déterminer, non seulement le champion de la division, mais aussi qui héritera d’un laissez-passer à titre de meilleur deuxième. En effet, la défensive des Bengals n’arrête plus rien et la tenue du botteur Mike Nugent, dont la saison de misère a été exposée dimanche sur le dernier jeu de la prolongation, a de quoi inquiéter. En attaque, AJ Green sera probablement ennuyé par sa blessure à l’orteil durant toute l’année (parlez-en à Antonio Gates, ce type de blessure guérit lentement) tandis que Tyler Eifert et Marvin Jones ne semblent pas près d’un retour au jeu. Leur absence n’a pas été ressentie dimanche, mais à un moment donné, surtout si la défensive ne se ressaisi pas, ça va paraître. Bref, les tigrés sont tout sauf dominants présentement. En fait, l’équipe de l’heure dans la section se trouve à Baltimore où les oiseaux mauves ont gagné 4 de leurs 5 derniers rendez-vous. Steve Smith a relancé sa carrière et celle de Joe Flacco par ricochet tandis que la défensive demeure avare. Cela dit, l’équipe n’est pas si convaincante hors de son domicile (un voyage à Tampa Bay ne compte pas), donc il serait prématuré d’accorder trop de crédit aux Ravens.
Évidemment, la surprise majeure est à Cleveland où les Bruns pointent à 3-2 derrière le leadership de Brian Hoyer. Considérant que les 2 revers sont survenus sur le dernier jeu de ces 2 rencontres, Cleveland pourrait facilement être la seule équipe invaincue de la NFL à ce stade-ci. Je ne sais pas si le monde est prêt à ça!!! Néanmoins, le jeu au sol fonctionne bien tout en étalant sa profondeur et, sans être aussi dominante que souhaitée, la défensive tient l’équipe dans le match. Rappelez-vous aussi que Josh Gordon pourra réintégrer la formation pour le dernier droit de la saison. Bref, voir les Browns jouer au football en janvier n’est pas un scénario si farfelu que ça. Par contre, n’oublions pas qu’en 2013, ce club a aussi débuté la saison avec une fiche de 3-2 avant de s’effondrer et terminer à 4-12 et il faudra voir quel impact aura la perte du centre élite Alex Mack. Finalement, c’est à Pittsburgh où la situation est la moins rose jusqu’à maintenant. L’attaque fait du surplace, malgré de bonnes saisons individuelles pour Le’Veon Bell et Antonio Brown, mais l’âge rattrape la défensive et la transition vers les jeunes joueurs n’est pas de tout repos. Les Steelers espèrent que le retour au jeu imminent du secondeur Ryan Shazier pourra relancer l’unité. En même temps, avant d’enterrer le Pittsburgh, rappelons que c’est un club qui fonctionne par séquences et que lorsqu’ils trouvent leur 5evitesse, comme l’an dernier en fin de saison, ils sont très difficiles à contrer. Une séquence de 3 ou 4 victoires consécutives n’est jamais à exclure avec eux. Bref, la course au titre de l’AFC Nord s’annonce comme une bataille de tous les instants. Les affrontements Ravens – Bengals à la semaine 8, Ravens – Steelers à la semaine 9 et Browns – Bengals à la semaine 10 s’annoncent déjà cruciaux.
Johnny Clipboard? :Restons sur le cas des Bruns quelques instants pour parler de la situation au poste de quart-arrière. Vous le savez, l’équipe a sélectionné Johnny Manziel lors du dernier repêchage. Sauf que Brian Hoyer a débuté la saison derrière le centre et son jeu est impeccable. En 5 matchs, il n’a décoché qu’une seule interception et son QB rating le classe au 8e rang des quarts réguliers, avec un pourcentage qui le place en compagnie de Russell Wilson et Andrew Luck. Souvenons-nous également qu’Hoyer avait très bien fait comme partant avant qu’une blessure ne vienne mettre un terme à sa campagne 2013. Bref, l’état major du Brun doit maintenant se demander si Hoyer, natif de la région du nord-est de l’Ohio, peut légitiment agir comme un quart # 1 de qualité dans la NFL. De plus, ils doivent aussi se poser la question concernant Johnny Manziel. Il s’agit ici du même groupe de dirigeants qui ont sélectionné Manziel lors du dernier encan, donc on présume qu’ils le voient dans leur soupe. N’empêche que les avis sont partagés concernant le gradué de Texas A&M et rien ne garantit qu’il aura du succès dans la NFL avec son style de jeu non-conventionnel, sa personnalité polarisante et son goût prononcé pour le party qui dérange dans une ligue si conservatrice. Par contre, heureusement pour les Browns, ils n'ont aucune décision à prendre à court terme. Le plan pour cette saison est que Manziel apprenne depuis les lignes de côtés, ce que permet les performances de Hoyer. Si celui-ci ne s’essouffle pas, Cleveland devra toutefois se mouiller dans l’entre-saison et tout ce qu’on peut souhaiter à cette concession qui n’a vu aucun pivot se démarquer depuis leur retour dans le circuit à la fin des années 90, c’est que pour une fois, ils fassent le bon choix!
En rafale :On termine la semaine avec quelques observations rapides.
- La difficulté de jouer dans le froid ou la neige en décembre est bien documentée. Peut être faudra-t-il désormais parler de celle de jouer sous la chaleur de la Floride en début de saison. Après les Patriots qui ont manqué de gaz en début de saison, les Packers ont souffert sous le chaud soleil de la Floride à leur tour. Amorphes en deuxième demie, ils se sont relevés juste le temps d’une dernière poussée pour vaincre les Dolphins. Ajoutez à cette liste les Seahawks qui en avaient arraché sous les chauds rayons du soleil de San Diego à la semaine # 2 et l’on se rend compte que les formations du nord ne performent pas mieux sous la chaleur que celles du sud lors des froides après-midi de décembre.
- Que rajouter sur les Cowboys? Ils ont été drôlement impressionnants ce dimanche à Seattle et ont dominé le match. Pourtant, je demeure sceptique, comme quoi une décennie de revirements clownesques ne s’efface pas du jour au lendemain. N’empêche, les bases sur lesquelles les succès de 2014 reposent sont solides.
- Les Cardinals, et non les 49ers ou les Seahawks, occupent le premier rang de la section ouest de la NFC. Si Carson Palmer demeure en santé, il ne sera pas facile de les y déloger.
- L’une des plus grandes déceptions de la saison jusqu’ici est sans contredit les Falcons d’Atlanta. La débâcle de l’an dernier avait été mise sur le compte des blessures et de la malchance, mais depuis 3 semaines, le club ne joue pas du football inspiré et leurs défaites au Minnesota et à New York ont été particulièrement gênantes. Le talent est là, mais la robustesse et l’esprit de corps font défaut. Leurs 2 prochains adversaires étant les Ravens et les Lions, disons que ça n’augure rien de bon.