Jean-Philippe Blondel est prof d'anglais, il connaît parfaitement les rouages de l'administration scolaire. Il sait que, d'un établissement à l'autre, le personnel de direction peut imposer sa patte de manière plus ou moins intelligente. Et s'il prend soin de préciser à la fin de son texte que « ceci est une œuvre de fiction, toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé serait purement fortuite », son histoire sent le vécu à plein nez.
« Un endroit pour vivre » n'est pas une ode au laxisme post soixante-huitarde.C'est plus fin. Avec sa caméra, son personnage capte une humanité en mouvement. L'amour bien sûr, mais aussi l'amitié, le dialogue permanent entre enseignants et élèves, la souffrance, la violence, la haine, la solidarité ou le courage. La vie dans toute sa diversité, encore et toujours. L'acte militant est ici relaté dans un long monologue, d'une seule voix. A l'image de cette collection dont je ne cesse avec ma complice Noukette de vous vanter les mérites depuis plusieurs mois.
Un endroit pour vivre de Jean-Philippe Blondel. Actes sud Junior, 2014 (première édition en 2007). 64 pages. 9,00 euros.