Contrairement à ce que laisse entendre l'appellation de « hackathon » employée un peu abusivement par la banque, ce nouvel « InnovaChallenge », comme toujours accessible aux développeurs du monde entier, laisse à ces derniers 6 semaines pour réaliser une application utilisant les informations qui seront à leur disposition. Les récompenses mises en jeu sont généreuses : 60 000 euros seront répartis entre 3 lauréats désignés dans chacune des deux catégories proposées (solutions pour le grand public, d'une part, et pour les entreprises, d'autre part).
Le jeu de données que livre la banque pour l'occasion, sous la forme de 4 APIs (« interfaces de programmation applicative »), comprend 6 mois de transactions des clients de BBVA dans les villes mexicaines de Mexico, Guadalajara et Monterrey. Naturellement, l'ensemble sera entièrement anonymisé : en fait, ce sont uniquement des agrégats qui seront proposés aux participants, sous de multiples dimensions, géographiques (par code postal ou par bloc), par catégorie et montant de dépense, par classe d'âge et par genre des clients…
Outre la plus grande richesse des informations offertes en pâture aux compétiteurs, cette itération du concours souhaite également mettre l'accent sur leurs usages combinés avec d'autres sources, à la fois pour la distinguer de la première et pour élever le niveau du défi à relever. Dans la sélection des vainqueurs, l'exploitation mixte de statistiques de dépenses et de données externes – notamment les « open data » qui prolifèrent de nos jours (par exemple celles des Nations Unies, de l'OCDE, du FMI…) – sera donc systématiquement privilégiée.
Fidèle à son habitude, BBVA vise, avec cette initiative, à développer sa culture globale d'échanges permanents avec la communauté internationale des développeurs. Cependant, à travers les quelques nouvelles règles qu'elle introduit, elle veut également ajouter ici une dimension plus marquée de créativité. L'enjeu devient alors d'imaginer les opportunités de valorisation des gisements de données qu'elle possède dans des contextes plus éloignés de son cœur de métier que lors du « datathon » précédent.
Une transition finalement logique : alors que les usages bancaires de ses propres données sont, pour la plupart, à portée d'imagination des équipes internes de BBVA (au moins en théorie), les croisements d'informations d'origines diverses – qui offriront certainement le potentiel d'innovation le plus important dans les entreprises de demain – demandent un état d'esprit plus ouvert et sont particulièrement propices à un recours aux talents du monde extérieur, non financier.