La gauche n'a pas de tabous

Publié le 13 octobre 2014 par Despasperdus

Oups, j'aurais du mettre les guillemets puisqu'il s'agit d'une citation de l'ultra-diplômé premier secrétaire du PS :

« La gauche n’a pas de tabous, mais elle a quelques totems (...) »

Le docteur Cambadelis a raison, je n'ai pas de tabous, et c'est pourquoi je ne vote plus pour un candidat socialiste au premier tour et au second tour d'une élection. Et, quand je regarde les votes de la députée socialiste de ma circonscription, je n'ai vraiment aucun regret.

J'ai d'autant moins de tabous que j'espère que le PS vivra un destin similaire à son parti frère le PASOK en recueillant bientôt à peine 5 % des voix.

Libéré de mes tabous, j'appelle même, avec d'autres, à voter contre le PS au 1er tour, et au vote blanc ou à l'abstention !

Des totems, je ne sais si j'en ai eu un jour dans ma vie, mais ça fait pas mal de temps que je me sens comme un indien face à une bande de colons barbares, sans foi, ni loi (que de pléonasmes !) qui, au moindre prétexte, essaie de me voler le peu de droits dont je dispose ou disposais contre les plus puissants...

Parce qu'en face des miens, c'est-à-dire le peuple, il y a des bandes de mercenaires qui portent les totems du MEDEF, de l'UMP, du FN, de la finance, de l'UE qui défrichent, qui saccagent au nom de je ne sais quelle modernité, de l'économie capitaliste ultra-libérale, de la finance dérégulée, des niches fiscales, de l'évasion fiscale (Cahuzac n'est toujours pas en taule ?), de la société ultra inégalitaire et individualiste.

Parmi ces bandes, il ne faut pas oublier le PS qui reprend les mêmes arguments, les mêmes éléments de langage, les mêmes boucs émissaires, la même politique que l'UMP en espérant, non pas améliorer la vie quotidienne des classes populaires et moyennes, mais rester au pouvoir en 2017.

Ces politiciens affairistes, opportunistes, parfois experts en optimisation fiscale, jouent les moralistes avec l'aide des médias dominants pour diviser les classes moyennes et populaires et mieux les voler de leurs droits les plus légitimes.

En évoquant ces médias si complaisants aux forces de l'argent et à l'extrême droite, je ne peux m'empêcher de faire partager cette citation de Camus dans Combat, le 31 août 1944 :

« L’appétit de l’argent et l’indifférence aux choses de la grandeur avaient opéré en même temps pour donner à la France une presse qui, à de rares exceptions près, n’avait d’autre but que de grandir la puissance de quelques-uns et d’autre effet que d’avilir la moralité de tous. Il n’a donc pas été difficile à cette presse de devenir ce qu’elle a été de 1940 à 1944, c’est-à-dire la honte du pays. »

Un jour les ouvriers en lutte (et poursuivis en justice), un autre jour les fonctionnaires (qui vivent un plan social silencieux depuis 2007), le lendemain les immigrés (double victimes du colonialisme et de politiques dignes du FN), et le surlendemain les chômeurs (profiteurs et fauteurs de déficits) ou les SMICARDS (baisse du SMIC net depuis 2012)... Voire les retraités...

Et enfin, leurs réformes qui se suivent et qui se ressemblent, dégradant toujours plus le présent et l'avenir des masses sans même atteindre les objectifs officiels de réductions de dette et de chômage. D'ailleurs, c'est à se demander si ces objectifs officiels ne sont pas des leurres pour cacher le véritable objectif de leurs politiques : la régression sociale.

Je suis de gauche, je n'ai pas de tabous, j'estime qu'il faut rompre avec cette République inégalitaire, essentiellement :

  • nationaliser certains secteurs d'activité : eau, énergie, autoroutes, recherche pharmaceutique, sidérurgie et métallurgie;
  • entreprendre la planification écologique puisque les diverses aides fiscales au secteur privé sont inefficaces pour protéger notre environnement et notre santé, transports en commun;
  • baisser la durée du travail et mettre en place un revenu décent d'existence;
  • interdire les poids lourds de traverser le territoire et mettre en place des transports alternatifs par rail et par mer;
  • rompre avec Bruxelles et abandonner l'euro;
  • rompre avec le néo-colonialisme ;
  • rétablir le protectionnisme à l'encontre des pays ne respectant pas de normes sociales et écologiques;
  • réglementer le système bancaire ;
  • interdire aux évadés fiscaux de faire des affaires en France et transférer l'usufruit de leur capital à la collectivité;
  • interdire que les médias soient financés par la pub ou détenus par des groupes industriels ou financiers;
  • rendre inéligible tout élu qui a été condamné pour acte délictueux dans l'exercice de ses fonctions;
  • supprimer l'ENA et Sciences po;
  • appeler à une Constituante pour redonner le pouvoir au peuple.

Bref, je n'ai ni totems, ni tabous, je suis de gauche, je suis anticapitaliste. Et, je me réjouis de la victoire d'Evo Morales !