Le quatuor canonique de la Grèce antique, est composé des quatre plus grand combattants des cités hellènes. Voici leurs exploits.
Polydamas de Skotoussa est le plus récent d’entre eux. Ce natif de Thessalie fut vainqueur au Pancrace lors des jeux olympiques de -408. (En gros le Pancrace, c’était du free fight : seul les morsures et l’arrachage des yeux étaient prohibés). Mais c’était le moindre de ses exploits. Pour imiter son modèle Héraclès – qui vainquit le lion de Némée – il affronta un lion (à main nu, sinon c’est trop facile) sur la colline d’Olympie. Comme il n’aimait décidément pas les animaux, un jour il se mêla à un troupeau de bovidés et attrapa le plus gros taureaux. Ce dernier, fortement tenu par la patte arrière se débattis tan et si bien que Polydamas se trouva avec le sabot arraché de la bête dans la main. Facile, pour ce Chuck Norris de la Grèce antique qui lorsqu’un char en pleine course croisait sa route, préférait l’arrêter d’une main plutôt que de l’esquiver. Le grand roi Darius de Perse – qui aimait le challenge – proposa un duel entre le fier et grand guerrier (2 mètres) et trois de ses meilleurs combattants. Ces trois immortels – le nom de la garde impériale Perse – vinrent armés de lance et protégés de leurs armures alors que Polydomas ne s’était équipé que d’une simple massue, sans doute pour faire un peu durer le spectacle. Pas besoin de vous préciser qui fut le vainqueur ! Bien plus tard, alors qu’il visitait une grotte avec ses amis (il n’y avait pas le cinéma à l’époque) le toit s’effondra. Il retint l’éboulement le temps de sauver ses amis avant de périr sous les rochers. (le nul).
Ensuite vient Théagène de Thasos (parce qu’en fait, il a vécu à Thasos comme Polydamas à Skotoussa). Déjà gamin, il était un peu turbulent. A 8 ans, en rentrant du marché, il trouva qu’une immense statue de bronze représentant une divinité de Thasos irait bien dans le salon de la maison et alors qu’un homme adulte n’aurait pu la porter, il l’a ramena sur son dos. J’édulcore un peu, en réalité personne n’a idée de pourquoi il emprunta la statut. Reste que, un peu vexé, les dévots de Thasos hésitèrent à punir l’enfant de mort, mais, sans difficulté aucune, il remit la statue sur son socle ce qui clôt le débat. Confié à un gymnaste – sans doute dans le genre de Stéphane le grand frère – pour canaliser sa force, il obtint de nombreux titres en boxe et en pancrace. Trois jeux olympiques et pythiques (où il fit le doublet pancrace-boxe), 9 néméens et 10 isthmique. Véritable machine, il ruinait tous ses adversaires lors de la période des compétitions panhelléniques. Et comme c’était un athlète polyvalent il gagnât également la course du Dolichos en Phthie (c’est de là bas que venait Achille). Après sa mort, une statue fut érigée en son honneur. Un ancien adversaire de Théagène, passablement rancunier, venait tous les jours rouer la statue de coup pour se venger du colosse qu’il n’avait pu vaincre de son vivant. Sauf que Théagène, même en statue, c’était un vrai bœuf. La statue se décrocha et tua l’importun. Elle fut ensuite précipitée à la mer pour la punir – oui, oui, punir la statue – ce qui provoqua une épidémie de peste qui ne cessa que lorsque les pêcheurs récupérèrent le Théagène de marbre dans leurs filets. Il ne faut pas faire chier Théagène, surtout sous forme de statue.
Le stade d’Olympie
Le troisième est Glaucos de Carystos. Un peu comme Théagène, c’est enfant que ses exploits débutèrent. Son père remarqua sa force hors du commun lorsqu’à 9 ans alors que le soc de la charrue était décroché, il le remboîta en se servant de sa main comme d’un marteau. Son père – qui n’avait aucune notion du danger à priori – inscrivit son fils au pugilat lors des épreuves olympiques. (Alors le pugilat, c’est comme la boxe anglaise, sauf qu’à la place des gants de boxes, les athlètes avaient des poings américains. Tout à fait raisonnable d’y inscrire son gamin). Le pauvre chou n’ayant aucune notion de combat se fit marcher dessus par tous les autres combattants jusqu’à-ce que son père, dans le public, lui cria « enfant, frappe comme sur la charrue ». Ce conseil stratégique magistral permis au jeune Glaucos de retourner la situation en pulvérisant chacun de ses adversaires d’un seul et unique coup. Son palmarès fait débat, mais ce qui est sur c’est qu’il roxa du poney. Comme David Douillet, il se lança en politique après sa carrière sportive et devint quelque temps Tyran en Sicile. Ses administrés, fort peu satisfait de sa politique se seraient débarrassés de lui de manière définitive. J’imagine qu’il a fallut s’y mettre a plusieurs. La statue du gaillard fait 2,15 mètre de haut, et les statues Grecs étaient à l’échelle.
Et pour finir, le grandiose Milon de Crotone. Sa technique d’entraînement, mis en oeuvre dès son enfance, fut des plus efficace. Il portait un veau sur ses épaules pendant plusieurs kilomètres, le veau grandit avec lui et il le portait toujours lorsqu’il devint adulte, je crois même qu’il finit par le manger. Le jeune Milon conserva l’habitude toute sa vie, son petit plaisir étant de courir en portant un taureau pendant plusieurs kilomètres puis de le bouffer en récompense. Vous notez que ça devait revenir cher. Ce régime de vie des plus sain lui permis de gagner 6 titres olympiques. Il n’en obtint pas plus car, à partir du 7ème, plus personne ne se présenta pour combattre face à lui. Il ramona consciencieusement tous les autres jeux antiques (Némée, isthmique, pythiques…) et il se trouva un nouvelle lubie : remporter des concours de force débile. Par exemple, s’il joignait les mains, personne ne pouvait les lui dé-serrer ou s’il se tenait debout sur un sol huilé, personne ne pouvait le faire tomber. Disciple de Pythagore – et gendre car marié à sa fille Myia – il sauva toute la secte pythagoricienne un jour que le toit s’effondra. Il retint la battisse le temps que tout le monde sortis et lui aussi. Alors qu’il se baladait pas loin de Rome – des vacances en Italie à sa retraite – un tronc d’arbre abattu lui barra la route. Il décida de se creuser un passage à la main et frappa aussi fort qu’il put dans le bois. Malheureusement sa main resta coincée et il mourut dévorer par les bêtes.
Franchement, à côté de ces mecs là, Hulk, Thor, Captain America et Iron Man n’ont qu’à se rhabiller. Il est dis que même Chuck Norris décida de ne pas naître à cette époque car il les craignait.