Bonjour tout le monde !
En ce lundi 13 octobre, je suis bien au chaud chez moi sous un plaid, car aujourd’hui c’est férié (le Japon compense le manque de vacances nationales par un grand nombre de jours fériés), et en plus il pleut – le typhon Phantone n’est pas loin. Heureusement, il n’a pas fait ce temps tout le weekend, loin de là, et c’est pourquoi nous avons décidé samedi après-midi d’aller nous promener à Kamakura, capitale du Japon de 1185 à 1333. Il s’agit d’une ville résidentielle où les temples sont légion et où les maisons de type traditionnel côtoient le béton et les poteaux électriques. L’endroit est très prisé des Tokyoïtes, car il s’agit d’une destination proche de Tokyo (nous avons mis environ une heure et vingt minutes depuis Oyamadai jusqu’à la gare de Kamakura), idéale pour une excursion d’une journée.
Sitôt arrivés, nous nous sommes mis en quête du fameux Daibutsu, ou Grand Bouddha de bronze datant de 1252 et situé dans le temple de Kôtoku-in. Il s’agit de l’attraction phare de Kamakura, car, bien que n’étant pas la statue de Bouddha la plus haute du Japon, ce Daibutsu est l’un des plus vieux et surtout l’un des plus remarquables sur le plan artistique. Il faut à peu près vingt minutes pour rejoindre le site du Daibutsu depuis la gare de Kamakura, et ce qui m’a tout de suite frappée, c’est la densité de la végétation, luxuriante et d’un vert éclatant, qui entourait les habitations. J’ai été aussi très surprise de voir des gens prier devant le Daibutsu, alors que lorsqu’on y réfléchit, cela n’a rien d’étonnant puisqu’il s’agit d’un lieu de culte. Le visage de ce Bouddha est captivante tant il respire la sérénité et la concentration ; la finesse des traits est d’autant plus remarquable que cette oeuvre date du 13ème siècle !
Comme nous ne sommes arrivés qu’à 13h à Kamakura (pour ceux que cette excursion tenterait, je vous recommande de partir plus tôt afin de pouvoir passer toute la journée sur place, car la plupart des temples ferment entre 16h et 17h), nous étions un peu pressés par le temps et n’avons pu visiter que trois autres temples, mais dont la beauté était à couper le souffle.
Tout d’abord, à une dizaine de minutes à pied du Daibutsu, nous avons visité le Hase-dera, un véritable bijou niché sur une colline surplombant la baie de Sugami. Le temple est dédié à Kannon, déesse du Pardon dans le Panthéon bouddhique, mais comporte également de très nombreuses statuettes de Jizô, patron des voyageurs et des enfants morts avant terme.
Puis nous avons visité le Tsurugaoka-Hachiman-gû, un sanctuaire shintoïste très imposant (il me semble qu’il s’agit du plus grand à Kamakura), agrémenté de jolis bassins de lotus. Nous avons assisté à la fin d’un mariage, c’était très dépaysant de voir les prêtres en tenue traditionnelle et d’entendre le son plaintif de la flûte qui accompagnait la cérémonie.Enfin, nous avons visité le Kenchô-ji, un temple qui est actuellement le siège de la secte Rinzai (il faut prendre ici le terme de secte au sens de branche ou d’école). Ce temple est vraiment très impressionnant, de par ses couleurs sombres et de par le grand calme qui y régnait (il n’y avait que peu de visiteurs en comparaison des trois autres sites). Nous sommes arrivés juste avant le début d’une séance de méditation dans le pavillon principal, aussi le silence régnait sur les lieux. Nous nous sommes assis quelques minutes sur la galerie couverte donnant sur les jardins, dans la lumière déclinante du crépuscule, c’était très apaisant. Ce temple m’a laissé la plus forte impression, car c’est là que j’y ai le plus ressenti la présence du sacré et de la dévotion.
Ce jour-là, j’ai pris plus de 150 photos, ça m’a pris beaucoup de temps de sélectionner celles que je voulais absolument vous montrer, donc j’espère que vous ne m’en voudrez pas pour l’avalanche, je me suis déjà beaucoup restreinte ;)
À bientôt !