"Le passage du diable" d'Anne Fine

Par Secriture @SEcriture

Daniel Cunnningham vit depuis toujours reclus. Sa seul compagnie réside en une mère ultra-protectrice qui lui interdit de sortir de son lit, de mettre le nez dehors ou de pratiquer une quelconque activité physique. Résultat, le jeune homme est réduit à l'état de quasi-légume et ne connaît la vie extérieure qu'à travers les livres qu'il dévore. Un jour, Daniel supplie sa mère de l'emmener dans le jardin. Assis sur une chaise roulante, il goûte aux joies du plein air. Mais une voisine un peu trop curieuse l'aperçoit et va quérir le médecin de la ville. Ce dernier "sauve" Daniel des griffes de sa mère en le ramenant chez lui et enferme la pauvresse dans un asile. Daniel découvre avec délice la vie "normale" que lui offre le docteur. La maison de poupée héritée de sa mère l'aide à passer cette transition délicate. Mais un jour, un parent de Daniel décide de le prendre sous son aile. Que cache vraiment ce mystérieux oncle dont Daniel n'a jamais entendu parler ?

Je ne m'attendais pas du tout à une histoire de ce genre. Anne Fine nous plonge dans une atmosphère sombre et mystérieuse, à la limite du gothique. Daniel s'exprimant à la première personne, le lecteur se trouve immerger dans son esprit, ses doutes et ses peurs. Le jeune homme se montre d'une grande intelligence et s'adapte très vite à la vie "normale". Mais sa vie n'est qu'une succession d'incertitudes et de dangers. Quels sont-ils ? Là demeure toute la question.

Au-delà de l'histoire, c'est tout le monde surnaturel que le lecteur découvre au fil des pages. Bien que non-explicitement magique, l'intrigue est une savoureuse mixture faite de poupées, de mystères et de mort. Il y a un petit côté mystique très étudié et magnifié par le style soigné de l'auteur. Elle n'utilise jamais de mots barbares liés à la magie et pourtant, cette dernière transpire à toutes les pages. Une histoire "normale" dans un monde "normal", et pourtant... 

En bref, je vous invite volontiers à découvrir cette petite pépite.