A l’époque, Cléa Vincent avait retenu mon attention avec le titre Michaël qui m’avait pas mal intriguée pour tout dire. Je n’arrivais pas à la situer dans mon monde musical. Un coup j’aimais, un coup je trouvais la voix trop enfantine, trop naïve, trop pop. Puis, j’ai découvert qu’elle était à l’origine du titre Happée coulée de Luce puisqu’elle en est l’auteure originale avec KIM et là, j’ai écouté sa version à elle. Et ça m’a donné envie d’en écouter plus, d’en savoir plus. Etrangement, après quelque chose comme trois chansons écoutées en boucle dans le casque audio, j’ai dû admettre que j’aimais profondément ce son, cette voix imparfaite mais justement tellement proche, tellement honnête, tellement touchante. J’ai dû admettre la chose ; j’aime la pop ! Mais attention, mon aversion pour la pop niaise est toujours bien présente ! Alors, oui, ok le journal Libération appelle cette musique-là, le gnangnan style et c’est vrai qu’à la première écoute, je trouvais que ça sentait un peu trop le chewing-gum à la fraise, les nattes dans les cheveux et la corde à sauter mais, il faut prendre son temps avec Cléa Vincent. Il ne faut pas la foutre directement dans un de ces cartons à la con où l’écriture bancale trahit la vitesse à laquelle on a rangé la chose, sans se demander si c’était vraiment sa place. Il y a, ici, une fraîcheur et une intelligence qu’on doit prendre en compte. Alors, oui, Cléa Vincent fait partie de cette nouvelle vague de pop française, décomplexée et décalée, dans laquelle nage déjà La femme, et tant d’autres. Mais j’émets un doute, quand même. Je me demande si ce n’est pas une nouvelle vague à elle, toute seule. Une de ses vagues qu’on attend impatiemment les pieds dans l’eau et qu’on croit toute petite. Une vague qu’on n’avait pas vu venir et qui finit par nous foutre par terre en deux trois secondes. On avait aperçu de loin le talent, il faut l’avouer, mais on ne s’attendait pas à ça, pas à cette qualité-là. Donc, je barre l’étiquette « pop française » pour y noter « Cléa Vincent ». Il n’y en a qu’une des perles musicales de ce genre. Qu’une seule. Et pour la préserver, il est bon de ne pas la mélanger.
Après un EP intitulé Non mais oui en mars 2014, sous l’excellent label Midnight Special Records, qui en avait charmé plus d’un, la voici de nouveau sur le devant de la scène avec un deuxième EP Oui mais non N°2 qui sortira le 20 octobre. Pour l’heure, le clip tant attendu de Château perdu a enfin été publié. Et il faut le dire, il est beau, ce clip. Et il est bon, ce son. Et elle est profondément belle, cette musique.
Je propose à l’écoute, le titre Retiens mon désir avec son clip rétro tiré de son premier EP ainsi que le très beau clip de Château perdu. Cléa Vincent est à écouter au casque, volume à fond et yeux fermés. Il y a une subtilité dans ce son qu’il ne faut pas rater. A la deuxième écoute, le casque peut s’ôter, le volume augmenter et le corps se mouvoir sans complexe…
Les titres Retiens mon désir et Château perdu sont donc à l’écoute, juste après le break
Informations complémentaires
- Titre: Retiens mon désir
- Durée: 3min 41s
- Artiste(s): Clea Vincent
- Album: Non mais oui
- Label: Midnight special records
- Date de sortie: Mars 2014
Informations complémentaires
- Titre: Château Perdu
- Durée: 4min 30s
- Artiste(s): Clea Vincent
- Album: Non mais oui 2/2
- Label: Midnight special records
- Date de sortie: Octobre 2014