Mardi 13 octobre 1914

Par Cantabile @reimsavant

Vers 22 h ½, hier soir, nous avons été réveillés par une première explosion. À 2 h, ce matin, une quinzaine d’obus éclatant encore, nous nous sommes trouvés dans l’obligation de nous lever e de nous préparer à toute éventualité, - puis le calme revenant enfin, nous sommes retournés dans nos chambres, en souhaitant ardemment de n’avoir pas à nouveau notre repos si brusquement interrompu.

Je m’aperçois, le matin, en me rendant à la mairie, qu’un des obus de la nuit est entré par le toit de la maison où se trouve une pâtisserie, en face du théâtre et qu’une maison de la place du Chapitre a été éventrée, à hauteur du premier étage, par un autre projectile.

Le bombardement continue dans la journée et les Rémois, à qui les journaux ont conseillé la patience, en attendant le refoulement certain des allemands, commencent à s’inquiéter. Ils se demandent si le souci de leurs existences est entré en considération et si des efforts sérieux ont été tentés ou le seront bientôt pour le dégagement de la région.

À ce jour, il y a un mois qu’ils ont commencé à subir le bombardement infernal de l’artillerie allemande, un mois qu’ils ont vécu sans se plaindre, dans des alternatives d’angoisses, - et quelles angoisses- ou d’espoirs constamment déçus, pour en arriver à se poser encore la même question : « L’ennemi est-il toujours aussi solidement retranché sur les hauteurs d’où il prend plaisir à saccage la ville et à massacrer ses habitants ? ».

- Dans Le Courrier de ce jour, nous lisons ceci :

La cathédrale est-elle réparable ? Voici la réponse de la Commission chargée par le Ministère de l‘Instruction publique, de préciser l’étendue des ravages commis. En résumé, est-il dit dans la conclusion du rapport, la cathédrale est défigurée dans ses lignes et dans les détails de sa décoration ; si sa construction puissante a résisté en partie au choc des projectiles, on ne refera jamais ses admirables sculptures et elle portera éternellement la marque d’un vandalisme qui a dépassé l’imagination.

Paul Hess dans La Vie à Reims pendant la guerre de 1914-1918

Place Myron-T. Herrick

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http://www.reimsavant.com/article-place-hyron-herryck-104804450.html

Nuit : canonnade. Bombe vers 11 h du matin ? Bombe entre 2 et 3 heures (du matin ou du soir ?).

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918