Les documents analysés par Hisham al-Hashimi ont également permis une meilleure connaissance de l'organisation interne du groupe[155]. Autour d'Abou Bakr al-Baghdadi, sept hommes composent le « gouvernement » de l'État islamique en Iraq et au Levant :
- Abou Abdul Kadr (Shawkat Hazem al-Farhat), chargé de l'encadrement ;
- Abou Mohamed (Bashar Ismail al-Hamdani), chargé des prisonniers ;
- Abou Louay/Abou Ali (Abdul Wahid Khutnayer Ahmad), chargé de la sécurité ;
- Abou Salah (Muafaq Mustafa Mohammed al-Karmoush), chargé des finances des provinces irakiennes ;
- Abou Hajar al-Assafi (Mohammed Hamid al-Duleimi), chargé de la coordination entre les provinces et courrier ;
- Abou Kassem (Abdullah Ahmed al-Meshedani), chargé de l'accueil des combattants arabes et étrangers, notamment de leur logement, et peut-être du transport des kamikazes ;
- Abou Abdul Rahman al-Bilawi (Adnan Ismail Najem Bilawi), ancien capitaine de l'armée irakienne sous Saddam Hussein, chef du conseil militaire pour les provinces irakiennes ; tué le 5 juin 2014 à Mossoul.
Deux adjoints se partagent les affaires syriennes et irakiennes :
- Abou Ali al-Anbari, ancien général de l'armée de Saddam Hussein sans doute originaire de Mossoul, chargé des opérations en Syrie ;
- Abou Muslim Al-Turkmani (Fadel Ahmad Abdullah al-Hiyali), chargé de la gestion des provinces irakiennes, sous l'autorité duquel se trouvent les six gouverneurs :
- Abou Nabil (Wissam Abed Zaid al-Zubeidi), gouverneur de la province de Salah ad-Din ;
- Abou Fatma (Nena Abed Naif al-Jubouri), gouverneur de la province de Kirkouk ;
- Abou Fatma (Ahmed Mohsin Khalal al-Jihaishi), gouverneur de l'Euphrate central et méridional ;
- Abou Jurnas (Rathwan Talib Hussein Ismail al-Hamduni), gouverneur des zones frontalières ;
- Abou Abdul Salem/Abou Mohammed al-Sweidawi (Adnan Latif Hamid al-Sweidawi), ancien lieutenant-colonel de l'armée de Saddam Hussein, gouverneur de la province d'Anbar et membre du conseil militaire ;
- Abou Maysara (Ahmed Abdul Kader al-Jazza), gouverneur de la province de Bagdad.
Existe également un conseil de guerre, composé de trois membres :
- Abou Shema (Fares Reif al-Naima), chargé des magasins ;
- Abou Suja (Abdul Rahman al-Afari), originaire de Tall Afar, chargé des affaires des martyrs et des femmes ;
- Abou Kifah (Khairy Abed Mahmoud al-Taey), chargé des attentats par engin explosif improvisé (EEI/IED).
Structure de l'« État » ( cf wikipedia)
Progressivement, alors que l'organisation occupe « un territoire grand comme la Jordanie » et poursuit sa progression militaire dans le Kurdistan syrien, les djihadistes jettent les bases institutionnelles « d'un véritable État »[168], avec des structures de gouvernement et de personnalités dirigeantes bien définies.
D'un point de vue politique, le « califat » fondé par l'État islamique est dirigé par Abou Bakr al-Baghdadi, qui s'est attribué le titre de « calife Ibrahim ».
« [Chef] religieux et politique du territoire de l’EI », al-Baghdadi est à la fois à la tête du pouvoir exécutif et du pouvoir judiciaire. Il est secondé par deux anciens généraux irakiens : « Abu Muslim al-Turkmani, qui régit les opérations en territoire irakien, et Abu Ali al-Anbari, qui s’occupe du territoire syrien ». Le pouvoir exécutif comprend également un « cabinet », qui « conseille al-Baghdadi à propos des décisions de l’État » dont la composition reste méconnue.
Pour l'exercice du pouvoir judiciaire, le calife est appuyé par un « conseil consultatif »[169].
Il n'y a pas de pouvoir législatif, au sens d'institutions politiques établies discutant et votant des lois (Assemblée, Sénat, Parlement), l'État islamique considérant que « la loi islamique est la seule loi applicable »[169].
Au plan administratif, l’État islamique dispose de réelles « structures [administratives et] bureaucratiques ». Il se divise en « sept vilayets, ou provinces », sorte de « comités locaux »[168], avec à leur tête des gouverneurs. S'appuyant à leur tour sur des dirigeants locaux, et sur « les populations sunnites délaissées par le gouvernement précédent d'al-Maliki »[168], ils assurent le maintien des services publics et de l'ordre quotidien (« bureau de poste, […] contraventions de stationnement »…). Ainsi, selon le Huffington Post, si l'État islamique ne peut être considéré comme un « État légitime », « [avec] son nombre de conseils en charge des finances, des stratégies média et de l’action militaire, c’est une société civile semi-fonctionnelle qui impose des lois brutales et sévères à toute la population »[169].
D'un point de vue de ses structures budgétaires, les ressources de l'organisation étant devenues progressivement indissociables des territoires et des populations qu'elle contrôle, on peut parler de revenus et de trésorerie proto-étatiques. En pratique, l’État islamique dispose sur son territoire « de leviers financiers récurrents »[168] ne dépendant que de lui, « avec la prise de contrôle de puits de pétrole, de succursales de la Banque centrale, de villes importantes comme Mossoul, forte d'un million d'habitants, et aussi et surtout en commençant à prélever des impôts, en l’occurrence des taxes sur les minorités chrétiennes »[168].
En dépit des ces structures institutionnelles, du strict point de vue du droit international, l’État relevant de l'organisation EIIL « reste en gestation ». Bien qu'il contrôle ou revendique un territoire précis correspondant à la zone de peuplement sunnite d'Irak et de Syrie, il lui manque « des frontières reconnues par l'ONU et la communauté internationale, [...] la possibilité de frapper monnaie, [...] et le pouvoir de délivrer des papiers d'identité. »[168]
Il fait partie des États non reconnus internationalement
L'état ISLAMISTE ses dirigeants ses objectifs:
http://www.alwihdainfo.com/L-Etat-Islamique-ses-dirigeants-et-ses-objectifs_a12920.html
israël jordanie liban et l'état islamiste
formation des cadres de l'état islamiste par les USA la FRANCE et l'angleterre