CINEMA: "The Tribe" (2014), un film de sourds-muets très parlant / a not very silent film with deaf-mutes

Par Bullesdeculture @bullesdeculture
Retour sur une proposition cinématographique originale qui a fait beaucoup de bruit à la Semaine de la Critique de cette année (Grand Prix Nespresso, Prix Révélation France 4, Aide Fondation Gan pour la distribution) et qui est actuellement en salles : The Tribe (Плем'я) de Myroslav Slaboshpytskiy.
Let's talk about the original film proposal that made a lot of noise at the Critics' Week of this year (The Nespresso Grand Prize, France 4 Visionary Award, Gan Foundation Support for distribution) and is currently in theaters: The Tribe by Myroslav Slaboshpytskiy. More in English >> (Translation in progress, come bubble later)
Synopsis : Sergueï (Grigoriy Fesenko), un adolescent sourd et muet, entre dans un internat spécialisé et doit subir le bizutage d’une bande qui organise trafics et prostitution, à l’intérieur et à l’extérieur de l’école. Il parvient à en gravir les échelons mais tombe amoureux de la jeune Anna (Yana Novikova), membre de cette tribu, qui vend son corps pour survivre et quitter l’Ukraine.
Le réalisateur ukrainien Myroslav Slaboshpytskiy a donc fait le pari de faire un film muet avec de vrais sourds-muets non professionnels. Malgré ce "handicap", le film parle et nous parle : chaque scène, chaque geste et chaque sentiment des personnages sont compris sans difficulté par le spectateur. Ce retour à l'universalité du langage du cinéma muet fonctionne et les longs plans séquences millimétrés du film participent à cette adhésion.

© D.R.

Sans prendre de pincettes, Myroslav Slaboshpytskiy prend le pari de considérer ses jeunes comédiens comme des gens comme les autres et les plonge dans une histoire où les sentiments (amour, haine) sont exacerbés. Si le sujet de l'histoire peut rebuter par sa froide description d'une Ukraine corrompue et violente (film interdit aux moins de seize ans en France), l'expérience immersive du film (ni sous-titre ni voix over) dans l'univers de ces jeunes sourds-muets est totalement réussie.

Pour conclure, Myroslav Slaboshpytskiy dresse sans un mot un portrait pessimiste mais très parlant sur la situation de son pays. Une réussite.

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