Être une femme pour la dernière fois et sentir ses larmes. Les femmes fabriquent des enclumes dans leur ventre, les femmes, et elles s’en plaignent parfois. C’est sûr ça fait mal, mais ça fait vivre. Et quand la source devient désert, elle est où la femme ? Être une femme au 21ème siècle, murmure de l’humanité. Je suis d’une génération élevée à la télé, mariée aux fastfoods américains. Je suis d’une génération où les sacs plastiques étaient gratuits à volonté dans les supermarchés. Je suis d’une génération connectée. Être une femme sans l’enclume dans le ventre. Les poisons vont m’enlever mes enfants. La claque de la réalité. Je suis d’une génération qui ne croit plus au nucléaire propre, qui ne croit plus en la chimie dans les prés. Je suis d’une génération qui veut des jouets en bois pour leurs enfants, et manger des légumes sans fongicides dessus. Je suis d’une génération où l’industrie nous détruit et où l’on préfère l’échange de bons procédés à la bourse matinale. Elles sont discrètes les petites mains du changement, mais elles sont nombreuses. Je suis d’une génération qui cherche à calmer la société. Parce que ce sont des milliers de femmes qui n’ont plus que leurs larmes pour arroser la source de leur féminité.