Je me suis levé tôt et après une nuit plutôt agitée. Trop fatigué sans doute, plus habitué aux dortoirs peuplés. Et puis bien sûr les premiers pèlerins ont commencé à bouger à 6h. Drôle d'idée d'après moi, je me demande bien pourquoi vouloir partir dans la nuit et la fraîcheur. Rien ne le justifie.
Je suis cependant content d'admirer le petit jour se lever dans une belle campagne
Je rattrape assez vite mes premiers pèlerins: Derek qui chemine avec un couplé d'allemand, puis une toute petite japonaise. Son visage s'éclaire quand je la salue dans sa langue, elle a l'air d'avoir un peu de mal. Elle me dit pourtant vouloir aussi aller jusqu'à Ponte de Lima. Beau challenge car ce ne sera pas vraiment facile pour moi non plus.
Je n'ai pas bien soigné les petites ampoules causées par les deux jours de pluie et agravees par les passages particulièrement difficiles sur les petits pavés irrégulierirréguliers. Mes pieds me feront vraiment bien souffrir aujourd'hui, d'autant plus que les pavés seront encore nombreux
Je renvontre à Barcelos, la ville du coq portugais, mon japonais d'hier soir. Il compte aussi pousser jusqu'à Ponte de Lima, une étape de plus de 50 kilomètres.
Le paysage est de plus en plus joli, les vignes sont dominées par les montagnes où se dessinent des villages et des clochers. Cela me fait curieusement, car l'architecture est différente, penser à la Macédoine où je suis passé cet été.
J'accuse cependant vraiment la fatigue et mes pieds me font vraiment souffrir cet après midi, au point que j'en ai du mal à apprécier le beau paysage. La Galice approche, les maisons sont déjà souvent en belles pierres de taille.
Enfin, je remonte la splendide allée de platanes qui bordent la rivière Lima et révèle les deux ponts, le premier moderne, puis le magnifique pont médiéval qui signalent l'entrée dans cette très belle ville historique, aux nombreuses maisons romanes et gothiques. C'est la plus ancienne cité du Portugal.
Je suis bien content d'être parvenu là. Je regarde les belles rues du petit centre ancien, et je me mets en quête d'une pharmacie. Celle que je trouve est close, mais à l'épicerie du coin je trouve mon bonheur: de l'alcool (pour désinfectant!) , du sparadrap costaud et surtout une aiguille pour percer mes ampoules et me soigner les pieds. Je trouve une chambre dans un petit residential. Ce soir j'ai besoin de repos. Les dégâts ne sont pas si énormes malgré la douleur qui m'a accompagné aujourd'hui. Je pense pouvoir soigner et protéger cela sans trop de mal pour pouvoir avancer sans trop de soucis les prochains jours.
Je dîne un peu plus tard, dans un petit restaurant. On y sert le vin rouge dans de grands bols. Clientèle locale. Une petite télé, c'est jour de match. Ici le football n'est pas comme en Espagne une religion nationale, mais quand même. Le match? France Portugal . On me fait quelques clins d'oeil, l'ambiance est bon enfant.