Tosca a bastille

Publié le 11 octobre 2014 par Popov

Pour cette nouvelle production de l’œuvre de Puccini , quelques grands noms du lyrique comme Martina Serafin ,Marcelo Avarez ou Ludovic Tézier interprètent le drame romantique.

Si vous n’avez pas la chance d’être invité à la première de Tosca , peut-être aurez-vous celle de découvrir à la Générale l’équipe réserve de cet te nouvelle production de l’Opéra Bastille et d’échapper à la puissance sans sérénité d’un Alvarez inévitablement très bien dans le rôle- avec tout le surpoids nécessaire - et dont les trémolos entêtés trouvent avec la vitesse d’une triple croche le chemin des cœurs émotifs toujours prompts à se rougir les mains au moment du salut et à manifester leur enthousiasme avec une ferveur de premier communiant .

Je n’ai pu m émouvoir de la cantatrice de l’équipe une Marina Serafin qu’on dira sans doute belle et déterminée en meurtrière et d’un Ludovic Tézier magnifique chanteur mais trop gentil en Scarpia. Et au fond ce n’est pas si mal . Car le banc des remplaçants est prometteur. Massimo Giordano en Mario Cavadarossi , Oskana Dyka en Tosca et surtout George Gagnidze baron pervers massivement catholique et mussolinien à souhait, vrai méchant lui, avec coffre et roulements d’yeux quand il apparaît sur ses trois accords. La mise en scène de Pierre Audi est sobre et efficace même si la chapelle Sant Andréa del Val où se situe l’action évoque davantage le bunker protestant cruciforme de quelque ville nouvelle , le tableau que peint Cavadarossi une partouze maniériste, et les escaliers étroits qui permettent l’acheminement des artistes des Chœurs une porte étroite d’avant la conversion. On s’étonnera de l’absence fût-elle métonymique du Castel San Angelo et de sa réduction à quia : un voile qui tombe des cintres pour symboliser la prison romaine et le suicide de l’héroïne. Mais enfin …la musique de Puccini parle d’elle –même. Daniel Oren le chef (Evelino Pido fera sa rentrée en seconde mi-temps) en dirige avec sobriété et efficacité les grands moments . Le livret narratif et bien construit ménage un suspens qui fait qu’on ne s’ennuie pas avec drame historique, torture, exécution fourbe et suicide. Rien que de très honorable donc.

Au final un spectacle de qualité qui n’enflamme pas, n’innove pas , ne brûle pas mais bénéficiera d’un bon son de cloches.