L’objectif de cette étude était d’examiner les associations potentielles entre la consommation d’aliments biologiques et le risque de développer une pré-éclampsie chez des femmes à l’occasion d’une première grossesse.
Classiquement, la pré-éclampsie ou hypertension artérielle gravidique se manifeste dans la deuxième moitié de la grossesse et est associée à une protéinurie. Dans les cas sévères, elle peut menacer la vie de la mère et du fœtus. C’est aussi une cause fréquente de prématurité chez le nouveau-né.
Dans cette étude de cohorte prospective, 28.192 femmes enceintes de leur premier enfant ont été suivies entre 2002 et 2008. L’interview comportait un questionnaire de fréquence alimentaire et un questionnaire de santé général entre le 4è et le 5è mois de grossesse.
Au terme de l’étude, 5.3% des femmes recensées dans l’analyse ont développé de la pré-éclampsie. Les femmes qui consommaient souvent ou la plupart du temps des légumes biologiques(8.8% de l’échantillon total) voyait ce risque abaissé de 24%, en comparaison des femmes qui n’en consommaient jamais ou seulement de temps en temps.
Cette association reste valable même après ajustement pour différents facteurs confondants dont l’équilibre de l’alimentation. Elle ne s’observe en revanche que pour les légumes bios et non pour d’autres catégories d’aliments biologiques (fruits, céréales, œufs, laits et leurs mix). Selon les auteurs, cette protection pourrait s’expliquer par une moindre exposition de la mère aux pesticides, à certains métabolites secondaires des végétaux et/ou à l’influence de la composition du microbiote intestinal.
Référence : Hanne Torjusen et al., BMJ Open, 2014; 4: e006143Source : Food in action, Nicolas Rousseau, diététicien-nutritionniste
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